Diagnostic de l’allergie à la banane à la mode espagnole !

vendredi 11 mars 2011 par Dr Alain Thillay1413 visites

Accueil du site > Allergènes > Alimentaires > Diagnostic de l’allergie à la banane à la mode espagnole !

Diagnostic de l’allergie à la banane à la mode espagnole !

Diagnostic de l’allergie à la banane à la mode espagnole !

vendredi 11 mars 2011, par Dr Alain Thillay

Profil de sensibilisation aux allergènes purifiés de plantes alimentaires chez des enfants atteints d’allergie à la banane.. Palacin, A., Quirce, S., Sanchez-Monge, R., Bobolea, I., Diaz-Perales, A., Martin-Muñoz, F., Pascual, C. and Salcedo, G. (2011),

Sensitization profiles to purified plant food allergens among pediatric patients with allergy to banana.

dqns Pediatric Allergy and Immunology, 22 : 186–195. doi : 10.1111/j.1399-3038.2010.01125.x

 Contexte :

  • L’allergie à la banane est bien connue, mais ni les motifs des allergènes purifiés se liant spécifiquement aux IgE, ni la prévalence réelle aux allergènes possiblement impliqués n’ont été établis.

 Objectifs :

  • Cette étude vise à caractériser la β-1,3-glucanase et la protéine de type thaumatine-like protéine (TLP) en tant qu’allergènes de la banane, à les tester, avec d’autres allergènes alimentaires végétaux, chez 51 enfants présentant des réactions allergiques après l’ingestion de bananes et positifs à la fois pour les IgE spécifiques et au test cutané à la banane.

 Méthodes :

  • La β-1,3-glucanase et TLP de banane ont été isolées et caractérisées.
  • Les deux allergènes de la banane, la TLP du kiwi Act d 2, la chitinase de classe I de l’avocat Pers a 1, la profiline du pollen de palmier Pho d 2 et la LTP de la pêche Pru p 3, ont été testés in vitro et in vivo.
  • La β-1,3-glucanase de banane (Mus a 5) étaient glycosylée, alors que la TLP de banane (Mus a 4) ne l’était pas, contrairement à son homologue du kiwi allergène Act d 2.

 Résultats :

  • Les IgE spécifiques des deux allergènes de la banane ainsi que de Pru p 3, ont été retrouvées dans plus de 70% des sera d’enfants allergiques à la banane, en outre, Mus a 4 et Pru p 3 provoquaient des réactions cutanées positives chez 6 des 12 patients testés, alors Mus a 5 ne l’était que chez un seul d’entre eux.
  • Les épitopes peptidiques et la réactivité croisée avec les déterminants glucidiques étaient impliqués dans la fixation des IgE à Mus a 5, alors que la réactivité croisée entre Mus a 4 et Act d 2 était seulement fondée sur des épitopes de protéiques.
  • La profiline Pho d 2 a provoqué une proportion appropriée des réponses positives aux tests, in vitro (41%) et in vivo (58%).

 Conclusions :

  • Par conséquent, Mus a 4 et la LTP se comportent comme des allergènes majeurs de la banane dans la population étudiée et la profiline semble être également un allergène pertinent.
  • Mus à 5 est une protéine allergénique équivoque, montrant un taux élevé d’IgE se liant à son complexe glycane et une faible activité in vivo.

La banane, produit de grande consommation, est souvent évoquée comme un fruit responsable de réactions allergiques tout particulièrement dans le cadre de son association à l’allergie au latex. Il n’en demeure pas moins que son diagnostic résolu par les composants allergéniques mérite encore de nombreuses validations, c’est tout le propos de la présente étude d’origine espagnole.

Les familles moléculaires de la banane sont représentées par la Béta 1, 3 glucanase, la Chitinase de classe 1, la Chitinase de classe 2, Domaine hévéine, Isoflavone réductase, LTP (Lipid Transfer Proteins), Profiline, TLP (Thaumatine-like Protein).

Les allergènes principaux impliqués dans les réactions allergiques à la banane sont la Chitinase et/ou profiline.

Ici, les auteurs ont voulu préciser sur un lot de 51 enfants allergiques la banane avec test cutané et test in vitro positifs l’implication de la β-1,3-glucanase et la thaumatine-like protein (TLP).

Ils les ont aussi évalués, en tests cutanés et en tests in vitro, concernant l’IgE réactivité à différents composants d’aliments végétaux comme tests représentatifs.
Des IgE spécifiques de la β-1,3-glucanase et de la TLP de banane et de la LTP (Pru p 3) ont été retrouvées chez plus de 70% des enfants.

Parmi les 51 enfants sélectionnés, 12 ont subi des tests cutanés pour Mus a 4 (TLP de banane), pour Pru p 3 (LTP de pêche) et Mus a 5 (Béta 1, 3 glucanase), six étaient positifs pour les deux premiers, un seul pour Mus a 5.

Les auteurs confirment le caractère glycosylé de Mus a 5, ce qui n’est pas le cas de Mus a 4 et Act c 2, toutes deux TLP.

La réactivité à la profiline de palmier dattier Pho d 2 est positive dans 50% des cas quelque soit le type de test, cutané ou in vitro.

Actuellement, de quoi dispose l’allergologue pour effectuer un diagnostic résolu par les composants allergéniques dans le cadre d’une allergie à la banane.

Il commencera bien sûr par un test cutané avec de la banane native et l’ImmunoCAP banane f92 de chez PHADIA.

Dans un contexte latex, rHev b 6.01 ou rHev b 6.01 ; pour la profiline ne disposant pas de test sur une profiline aussi exotique que celle du palmier dattier, rBet v 2 ou rPhl p 12 ; pour LTP, rPru p 3 évidemment ; MUXF3 de la broméline pour les réactions au radical glycosylé.

Par contre, nous n’avons rien pour les Chitinase de classe II, pour les TLP ou pour la Béta 1, 3 glucanase.

Gageons que PHADIA va remédier à ces absences.

Ainsi, les choses semblent se préciser pour la banane, en ne se limitant plus aux Chitinases et à la profiline, TLP et LTP semblent jouer un rôle important dans cet échantillon recruté dans une population d’enfants espagnols.

Abonnez-vous!

Recevez les actualités chaque mois