Allergie au lait ou à l’œuf : rien ne remplace le TPO.

vendredi 29 juin 2012 par Dr Stéphane Guez732 visites

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Allergie au lait ou à l’œuf : rien ne remplace le TPO.

Allergie au lait ou à l’œuf : rien ne remplace le TPO.

vendredi 29 juin 2012, par Dr Stéphane Guez

Les tests cutanés et le dosage des IgE spécifiques dans le diagnostic d’une suspicion d’allergie au lait de vache et à l’œuf de poule chez l’enfant : est-ce que l’un peut remplacer l’autre ? : Anne Mehl1, Bodo Niggemann1,2, Thomas Keil3, Ulrich Wahn1, Kirsten Beyer1,*

dans Clinical & Experimental Allergy

 Introduction :

  • La mesure des IgE spécifiques (IgEs) et les tests cutanés en prick sont des outils validés dans l’évaluation diagnostique d’une suspicion d’allergie alimentaire.
  • Souvent seulement l’un des 2 outils est utilisé pour déterminer la sensibilisation ; cependant, on ne sait toujours pas si ces 2 méthodes sont interchangeables.

 Objectif de l’étude :

  • Il a été d’étudier la concordance entre les prick-tests et le dosage des IgE spécifiques en fonction de l’allergie alimentaire suspectée.

 Matériel et Méthode :

  • Chez 305 enfants adressés pour une suspicion d’allergie au lait de vache et pour 268 enfants ayant une suspicion d’allergie à l’œuf de poule, il a été réalisé un dosage des IgE spécifiques, des tests cutanés en prick et un test de provocation par voie orale.
  • Une papule d’un diamètre supérieur ou égal à 3 mm et des IgEs supérieures ou égales à 0,35 kU/L, ont été considérées comme positives.
  • La taille de papules et le taux des IgEs ont fait l’objet d’une étude de corrélation statistique pour chaque allergène.

 Résultats :

  • 92 des 395 enfants (23%) qui ont eu un TPO avec le lait de vache n’ont pas de corrélation avec les prick-tests et les IgEs qu’ils soient positifs ou négatifs.
  • Pour l’œuf de poule, dans 27 cas sur 268 (10%), les enfants ont des résultats différents en IgEs et en prick-tests.
  • De plus, l’étude quantitative des IgEs et des SPT chez les enfants avec ou sans histoire clinique d’allergie alimentaire pertinente, montre que les IgEs et les tests cutanés ont une mauvaise corrélation.

 Conclusion :

  • De façon surprenante, la corrélation entre les tests cutanés et les IgEs sont faibles pour le lait de vache et pour l’œuf dans cette étude.
  • Donc les tests ne sont pas interchangeables.
  • Chez les enfants qui ont un test résultat négatif pour un test, l’autre test pourrait être proposé de manière alternative.
  • De plus, ces résultats montrent que le test de provocation oral est encore la méthode de choix pour faire le diagnostic d’une allergie alimentaire.

Les auteurs ont cherché dans ce travail a montré si la positivité d’un test cutané permettait de se passer d’un dosage d’IgEs et inversement dans les suspicions d’allergie au lait de vache ou à l’œuf.

L’un ne peut remplacer l’autre, et de plus c‘est le TPO qui reste l’examen de référence pour confirmer une allergie alimentaire.

Ce travail est très troublant car il semble montrer qu’il n’y a pas eu de progrès dans le diagnostic d’allergie alimentaire du moins en ce qui concerne nos outils diagnostiques habituels et que seul le TPO peut permettre de confirmer ou d’infirmer le diagnostic d’une allergie alimentaire.

En réalité ce travail est un peu dépassé dans la mesure ou il n’a pas fait appel au progrès de ‘l’allergologie moléculaire et que le dosage des IgE spécifiques repose uniquement sur les CAP classiques.

Actuellement l’apport de l’allergologie moléculaire permet d’affiner les résultats et de préciser en particulier s’il s’agit d’une simple sensibilisation ou s’il y a un risque allergique. Il faudrait donc reprendre ce travail mais avec une étude complémentaire en allergologie moléculaire.

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