Le sport de haut niveau augmenterait le risque d’allergie ! C’est pour ça que j’ai arrêté !

mercredi 28 novembre 2012 par Dr Alain Thillay1051 visites

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Le sport de haut niveau augmenterait le risque d’allergie ! C’est pour ça que j’ai arrêté !

Le sport de haut niveau augmenterait le risque d’allergie ! C’est pour ça que j’ai arrêté !

mercredi 28 novembre 2012, par Dr Alain Thillay

Évaluation des IgE spécifiques des composants allergéniques par une biopuce chez des athlètes d’élite. : Bonini M , Marcomini L , Gramiccioni C , Tranquilli C , Melioli G , Canonica GW , Bonini S on behalf of the ISAC Study Group.

Microarray evaluation of specific IgE to allergen components in elite athletes.

dans Allergy 2012 ; 67 : 1557–1564.

 Contexte :

  • Les sensibilisations et les maladies allergiques ont été signalées comme ayant une prévalence très élevée et croissante chez les athlètes d’élite.
  • Plus de 80% des athlètes allergiques sont polysensibilisés.

 Objectif :

  • Cette étude vise à évaluer le potentiel de valeur ajoutée au diagnostic d’une technologie de biopuce (ImmunoCAP ISAC, Thermo Fisher Scientific) qui permet de détecter les IgE spécifiques des composants allergéniques ou de ceux responsables des réactions croisées.

 Méthodes :

  • Soixante-deux athlètes polysensibilisés définis par les tests cutanés, présentant différents phénotypes allergiques (asthme n = 19 ; rhinoconjonctivite n = 20 ; allergie alimentaire et/ou syndrome oral n = 13 ; absence de symptômes cliniques n = 20 ) et deux populations différentes de contrôle (20 sujets sédentaires polysensibilisés souffrant d’allergie respiratoire et 20 athlètes en bonne santé avec tests cutanés négatifs) ont été étudiés pour détecter à la fois les IgE spécifiques d’extraits allergéniques (ImmunoCAPsIgE) et des composants allergéniques (ImmunoCAP ISAC).

 Résultats :

  • L’ImmunoCAP ISAC détecte la présence d’IgE chez 90% des athlètes polysensibilisés -chez 96% des athlètes symptomatiques et 75% des non symptomatiques- et chez 100% des contrôles allergiques.
  • Le modèle de positivité à l’égard des 103 composants testés différait de sujet à sujet, même pour ceux qui ont une sensibilisation au même extrait allergénique testé par test cutané ou par ImmunoCAPsIgE.
  • Sur la base des résultats d’ISAC, les athlètes polysensibilisés ont été classés dans les modèles suivants prototypiques, différemment représentés dans les phénotypes cliniques étudiés (p = 0,03) :
    • 1) Une seule positivité prédominante spécifique d’un allergène,
    • 2) des IgE spécifiques à deux ou plus allergènes non croisants,
    • 3) des IgE spécifiques à des allergènes croisants,
    • et 4) des IgE spécifiques à des composants potentiellement responsables de réactions allergiques graves.

 Conclusions :
L’ISAC ImmunoCAP représente un outil supplémentaire utile au diagnostic et à la gestion des athlètes polysensibilisés.


Nombre d’études tendent à montrer une augmentation de la prévalence des maladies allergiques IgE dépendantes, aussi bien l’asthme que la rhinite ou que la conjonctivite, dans la population des athlètes d’élite.

Ce travail réalisé par les membres du groupe d’étude ISAC (Italie) cherche à mettre en lumière ce que peut apporter l’usage de la biopuce ISAC chez des athlètes allergiques de haut niveau.

La biopuce multi-allergénique ISAC ne présente pas d’intérêt dans le cadre de la démarche diagnostique courante des maladies allergiques, elle n’est réservée qu’aux cas difficiles que la confrontation de l’anamnèse, de la clinique, des tests cutanés et des dosages IgE spécifiques allergéniques et/ou spécifiques des composants allergéniques ne suffit pas pour poser un diagnostic précis.

Autant le dire tout de suite, l’indication pertinente de cette biopuce est rare.

Par contre, elle pourrait présenter un certain intérêt dans le cadre de la recherche.

Toutefois, ici, dans cette population spécifique d’athlètes élitiques les résultats ne me paraissent pas différents de la population tout venant que je traite surtout si je considère ma patientèle jeune.

Quant à la classification prototypique des résultats cela me semble relever de la poudre aux yeux !

En quoi est-ce nouveau, en quoi cela relève-t-il d’un prototype ?

Simplement, la biopuce ISAC n’a d’intérêt, il faut le répéter, chez les sportifs d’élite comme dans la population générale, lorsque tous les autres moyens disponibles ne permettent pas de faire le diagnostic.

Il restera à s’interroger sur cette prévalence en augmentation des maladies allergiques chez l’athlète d’élite.

Bien sûr, il s’agit d’une population jeune, il s’agit d’une population qui bouge et qui peut se retrouver confronter à de nombreux allergènes mais cela ne suffit pas à donner une explication fiable.

Probablement, que les entraînements physiques extrêmes, souvent en extérieur (exposition pollinique dans un régime d’hyperventilation) que subissent ces jeunes organismes jouent un rôle, de même, que l’alimentation spécifique alliant un apport important d’aliments sources de protéines et de sucres lents.

L’émergence de la maladie allergique IgE dépendante n’est-elle pas le signe d’un dérèglement environnemental ?

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