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Quand ça chauffe dans les bronches, c’est bon pour les asthmatiques.
lundi 16 décembre 2013, par
Thermoplastie bronchique : sécurité à long terme et efficacité chez les patients avec un asthme persistant sévère. : Michael E. Wechsler, Michel Laviolette, Adalberto S. Rubin, Jussara Fiterman, Jose R. Lapa e Silva, Pallav L. Shah, Elie Fiss, Ronald Olivenstein, Neil C. Thomson, Robert M. Niven, Ian D. Pavord, Michael Simoff, Jeff B. Hales, Charlene McEvoy, Dirk-Jan Slebos, Mark Holmes, Martin J. Phillips, Serpil C. Erzurum, Nicola A. Hanania, Kaharu Sumino, Monica Kraft, Gerard Cox, Daniel H. Sterman, Kyle Hogarth, Joel N. Kline, Adel H. Mansur, Brian E. Louie, William M. Leeds, Richard G. Barbers, John H.M. Austin, Narinder S. Shargill, John Quiring, Brian Armstrong, Mario Castro, Asthma Intervention Research 2 Trial Study Group
dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology - December 2013 (Vol. 132, Issue 6, Pages 1295-1302.e3, DOI : 10.1016/j.jaci.2013.08.009)
– Contexte :
- On a montré antérieurement que la thermoplastie bronchique (TB) améliorait jusqu’à 2 ans le contrôle de l’asthme chez des patients ayant un asthme persistant sévère.
– Objectif :
- Évaluer la sécurité et l’efficacité de la TB chez des patients asthmatiques 5 ans après le traitement.
– Méthodes :
- Les sujets traités par TB dans l’essai « Asthma Intervention Research 2 » (AIR2) (ClinicalTrials.gov) étaient évalués annuellement pendant 5 ans pour surveiller la sécurité à long terme de la TB et la durée de l’effet thérapeutique
- Les valeurs mesurées après TB incluaient les exacerbations sévères, les effets secondaires, le recours au système de santé, les données spirométriques et la tomodensitométrie à haute résolution (THR).
– Résultats :
- 162 (85.3%) des 190 sujets traités par TB dans l’essai AIR2 ont complété le suivi de 5 ans
- La proportion de sujets ayant eu des exacerbations sévères ou les visites dans les services d’urgence (SU), et le taux des événements au cours de chacune des 5 années, sont restés bas et moins fréquents que ceux observés dans les 12 mois avant la TB (réduction moyenne sur 5 ans : 44% pour les exacerbations et 78% pour les visites SU)
- Les effets secondaires respiratoires et les hospitalisations pour raison respiratoire étaient inchangés au cours des années 2 à 5 comparativement à la première année après la TB
- Les valeurs du VEMS pré-bronchodilatateur restaient stables au cours des années 1 à 5 après la TB, malgré une réduction de 18% dans la dose moyenne journalière de corticoïdes inhalés
- Les résultats des THR entre la période de référence et la 5è année après la TB ne montraient aucune anomalie structurale pouvant être attribuée à la TB.
– Conclusions :
- Ces résultats démontrent la persistance à 5 ans des bénéfices de la TB, tant pour ce qui concerne le contrôle de l’asthme (basé sur le maintien de la réduction des exacerbations sévères et des visites SU pour des symptômes respiratoires) que la sécurité du traitement
- La TB est devenue un traitement additionnel important dans l’arsenal thérapeutique et devrait être envisagé chez les patients ayant un asthme persistant sévère qui restent symptomatiques malgré la prise de corticoïdes inhalés et de béta-agonistes de longue action.
Il existe chez les asthmatiques une augmentation de la masse du muscle lisse bronchique, dont on a montré qu’elle était corrélée à la sévérité de la maladie ; les traitements qui empêchent ou réduisent la facilité à se contracter du muscle lisse peuvent réduire l’hyperréactivité bronchique ainsi que la fréquence et la sévérité des symptômes d’asthme.
La thermoplastie bronchique (TB) est un des traitements qui vise à réduire la contractilité du muscle lisse aérien ; elle est délivrée sur la paroi bronchique (au cours d’une bronchoscopie) par une technique de radiofréquence qui vise, en chauffant la paroi, à réduire la masse musculaire et à diminuer le potentiel de bronchoconstriction de la paroi.
3 essais randomisés ont montré antérieurement l’efficacité de ce traitement, dont l’essai AIR2 publié en 2010. Les auteurs ont voulu évaluer de manière ouverte, chez 162 des 190 sujets inclus dans cet essai, la sécurité de la TB et la persistance de ses effets à 5 ans.
Les résultats montrent une amélioration du contrôle de l’asthme qui persiste à au moins 5 ans de délai, une réduction d’au moins 44% des exacerbations sévères et de 78% des visites en urgence, et ceci corrélé à une réduction de l’utilisation des médicaments de fond de l’asthme.
La sécurité de la technique est confirmée par l’absence de déclin de la fonction respiratoire et des taux d’hospitalisation, et par l’absence de changement structurel des voies aériennes sur les scanners bronchiques au bout de 5 ans.
Ce traitement est encore réservé à des centres qui se sont lancés dans cette technique innovante, et il reste à définir les phénotypes d’asthme qui pourraient au mieux bénéficier de cette technique, peut-être le groupe hétérogène des patients ayant un asthme sévère qui reste symptomatique malgré un traitement médical maximal. Ce traitement non pharmacologique montre que, dans cet essai AIR2 qui a compris seulement trois examens de TB au cours de bronchoscopies, le bénéfice à 5 ans persiste ; il s’agit donc d’un traitement additionnel potentiellement important dans l’arsenal thérapeutique de nos patients asthmatiques.
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Vos commentaires
# Le 20 juillet 2016 à 23:30, par Fernani
En réponse à : Quand ça chauffe dans les bronches, c’est bon pour les asthmatiques.
Bonsoir
Désespérée je viens de découvrir qu’il y a de nouveaux traitements contre l’asthme sévère. Je souffre le martyr. Je voudrai savoir comment faire pour en bénéficier si possible .
En effet, je suis atteinte du syndrome de Widal, et je suis allergique même aux corticoides.
Dans l’attente d’une réponse favorable, veuillez agréer mes salutations distinguées.
Mme Fernani Mounia