Incroyable ! Il semblerait que plus l’allergie est sévère, plus c’est grave !

mardi 4 mars 2014 par Dr Céline Palussière468 visites

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Incroyable ! Il semblerait que plus l’allergie est sévère, plus c’est grave !

Incroyable ! Il semblerait que plus l’allergie est sévère, plus c’est grave !

mardi 4 mars 2014, par Dr Céline Palussière

L’histoire naturelle et les facteurs de prédiction clinique de l’allergie à l’œuf au cours des deux premières années de vie : une étude de cohorte prospective dans la population. : Rachel L. Peters, Shyamali C. Dharmage, Lyle C. Gurrin, Jennifer J. Koplin, Anne-Louise Ponsonby, Adrian J. Lowe, Mimi L.K. Tang, Dean Tey, Marnie Robinson, David Hill, Helen Czech, Leone Thiele, Nicholas J. Osborne, Katrina J. Allen, HealthNuts study

dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology - February 2014 (Vol. 133, Issue 2, Pages 485-491.e6, DOI : 10.1016/j.jaci.2013.11.032)

  Contexte :

  • Il existe peu de données au sujet de l’histoire naturelle et des facteurs de risque de persistance de l’allergie à l’œuf, l’allergie alimentaire IgE-médiée la plus fréquente de l’enfant.

 Objectifs :

  • Nous avons voulu préciser l’histoire naturelle de l’allergie à l’œuf et identifier les facteurs prédictifs cliniques de l’allergie à l’œuf dans une cohorte de population générale.

 Méthodes :

  • L’étude HealthNuts est une étude prospective sur une cohorte de population générale de 5276 enfants qui ont subi des prick-tests à 4 allergènes, y compris l’œuf.
  • Les enfants qui développaient une papule détectable étaient adressés pour un test de provocation par voie orale (TPO) en milieu hospitalier à l’œuf, quelle que soit la taille de la papule au prick-test.
  • On demandait aux enfants ayant un test de provocation positif pour l’œuf cru de passer un nouveau TPO pour l’œuf cuit à l’âge de 1 an, puis après un suivi à l’âge de 2 ans, avec répétition du test à l’œuf cru.

 Résultats :

  • Cent-quarante enfants avec un TPO positif pour l’œuf à l’âge de 1 an ont été suivis.
  • L’allergie à l’œuf a guéri chez 66 (47%) enfants avant 2 ans (IC95%, 37% à 56%) ; la résolution était toutefois moindre chez les enfants ayant une allergie à l’œuf cuit à l’âge de 1 an, par comparaison avec ceux qui avaient une tolérance à l’œuf cuit (13% et 56%, respectivement ; odds ratio ajusté, 5,27 ; IC95% 1,36-20,50 ; p= 0,02).
  • Dans le sous-groupe des enfants tolérants à l’œuf cuit à 1 an, l’ingestion fréquente d’œuf cuit (>5 fois par mois) augmentait la probabilité de la tolérance par rapport à ceux qui en consommait peu (0-4 fois par mois) ( odds ratio ajusté, 3,52 ; IC95% 1,38-8,98 ; p= 0,009).
  • La mutation du gène de la filaggrine n’était pas associée avec la résolution de l’allergie à l’œuf ou avec la sensibilisation à l’œuf à 2 ans.

 Conclusion :

  • Le phénotype de l’allergie à l’œuf (tolérance à l’œuf cuit versus allergie) devrait être considéré dans la prise en charge de cette allergie parce qu’il a des implications pronostiques et qu’il peut permettre de limiter les restrictions alimentaires.
  • Des essais randomisés portant sur l’immunothérapie orale à l’œuf devraient être menés avec une stratification basée au départ sur le phénotype de tolérance à l’œuf cuit, afin d’évaluer les différents taux d’acquisition de tolérance.

Cet article utilise des données issues d’une étude portant sur plus de 5000 enfants australiens, issus d’une population générale et non recrutés sur les antécédents d’allergie.

140 enfants ont eu des prick-tests puis un TPO positif pour l’œuf cru. Ils passaient ensuite un TPO avec l’œuf cuit. On regardait l’évolution de l’allergie un an plus tard, puis deux ans après.

Deux tiers des enfants toléraient l’œuf (cru) après les deux ans. Les enfants qui toléraient déjà l’œuf cuit au départ avaient 5 fois plus de chance de guérir.

Ceux qui consommaient de l’œuf plus de 5 fois par semaine avaient encore 3 fois plus de chance de guérir par comparaison avec ceux qui en mangeaient moins.

Conclusion : l’allergique à l’œuf cru qui tolère l’œuf cuit guérit plus vite et plus souvent.

Quel est l’apport de l’étude ? D’abord en clinique, on observe régulièrement ces faits, mais bon, là c’est confirmé sur un échantillon conséquent.

Et puis au niveau moléculaire, on connaît bien maintenant l’ovomucoïde, Gal d 1, qui résiste au chauffage, et qui est donc responsable de symptômes plus sévères et d’allergies plus durables.

Disons que cet article nous conforte dans nos connaissances... tout n’est pas toujours complètement remis à zéro, ouf !

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