L’âge n’attend pas le nombre des années dans l’allergie à l’arachide.

mercredi 11 février 2015 par Dr Philippe Carré399 visites

Accueil du site > Allergènes > Alimentaires > L’âge n’attend pas le nombre des années dans l’allergie à l’arachide.

L’âge n’attend pas le nombre des années dans l’allergie à l’arachide.

L’âge n’attend pas le nombre des années dans l’allergie à l’arachide.

mercredi 11 février 2015, par Dr Philippe Carré

Les types de reconnaissance des IgE dans l’allergie à l’arachide sont dépendants de l’âge : perspectives de l’étude EuroPrevall. : Barbara K. Ballmer-Weber1,*, Jonas Lidholm2, Montserrat Fernández-Rivas3, Suranjith Seneviratne4, Kay-Martin Hanschmann5, Lothar Vogel6, Peter Bures1, Philipp Fritsche1, Colin Summers7, André C. Knulst8, Thuy-My Le8, Isabel Reig3, Nikolaos G. Papadopoulos9,10, Athanasios Sinaniotis9, Simona Belohlavkova11, Todor Popov12, Tania Kralimarkova12, Frédéric de Blay13, Ashok Purohit13, Michael Clausen14, Marek L. Kowalski15, Riccardo Asero16, Ruta Dubakiene17, Laura Barreales18, E.N. Clare Mills19, Ronald van Ree20 andStefan Vieths6
DOI : 10.1111/all.12574

dans Vol. 70 Issue
Allergy

 Contexte :

  • Les auteurs ont testé l’hypothèse que des types de sensibilisation moléculaire spécifique sont corrélés aux données ou aux manifestations cliniques dans une population européenne caractérisée de sujets allergiques à l’arachide, selon un protocole commun.

 Méthodes :

  • 68 sujets allergiques à l’arachide et 82 sujets contrôles tolérants à l’arachide étaient inclus à partir de 11 pays européens
  • L’allergie à l’arachide et la plus faible dose induisant des symptômes ont été établies par un test de provocation alimentaire contrôlé en double-aveugle contre placebo (TPADACP) chez tous les sujets sauf en cas d’anaphylaxie
  • Une information sur le caractère précoce ou retardé (avant ou après l’âge de 14 ans) du début de l’allergie à l’arachide était obtenue à partir de questionnaires standardisés
  • Les IgE aux allergènes d’arachide rAra h 1-3, 6, 8-9, les profilines et les CDD ont été déterminés par ImmunoCAP.

 Résultats :

  • 78% des sujets allergiques à l’arachide étaient sensibilisés à l’extrait d’arachide et 90% à au moins un composant d’arachide
  • rAra h 2 était le seul allergène majeur de la population allergique à l’arachide
  • Des différences géographiques étaient observées pour rAra h 8 et rAra h 9, qui étaient des allergènes majeurs respectivement pour les régions européennes centrales/ouest et pour les régions du Sud
  • La sensibilisation à rAra h 1 et 2 étaient observées exclusivement dans l’allergie à l’arachide de début précoce
  • Les sujets tolérants à l’arachide étaient fréquemment sensibilisés à rAra h 8 ou 9, mais pas aux protéines de stockage
  • La sensibilisation à Ara h 2 ≥1 kUA/L conférait une probabilité de 97% d’avoir une réaction systémique (p=0.0002)
  • La régression logistique révélait une influence significative de la sensibilisation à l’extrait d’arachide et de la région sur la survenue d’une réaction systémique (p=0.0185 et p=0.0436 respectivement).

 Conclusions :

  • La sensibilisation à Ara h 1, 2 et 3 est habituellement acquise dans l’enfance
  • Le taux d’IgE à Ara h 2 ≥ 1 kUA/L est associé de façon significative au développement de réactions systémiques à l’arachide.

Cette étude représente une analyse moléculaire de quantification de la concentration d’IgE à l’arachide par la méthode ImmunoCAP, chez 15O sujets recrutés dans différentes régions européennes à partir de l’étude d’allergie alimentaire EuroPrevall, dont 68 allergiques à l’arachide ; 47 d’entre eux ont acquis leur allergie avant l’âge de 14 ans.

Les principales données montrent :

  • une sensibilité plus grande de l’approche moléculaire par rapport à l’extrait d’arachide
  • l’importance des IgE aux protéines de stockage, notamment Ara h 2 pour le diagnostic clinique de l’allergie (un seuil de 1 kUA/L conférait une probabilité de 97% d’avoir une réaction systémique)
  • la fréquente sensibilisation à Ara h 8 et 9 des sujets tolérants à l’arachide
  • une sensibilisation à Ara h 1 et 2 dans l’allergie à début précoce
  • des différences de sensibilisation moléculaire en fonction des régions.

Cette étude illustre que l’allergie à un allergène (l’arachide ici) peut varier dans des zones géographiques différentes en terme de caractéristiques de sensibilisation, et que l’utilisation des outils diagnostiques et l’interprétation des résultats biologiques sont peut-être à adapter localement.

L’intérêt de l’étude tient aussi au recrutement sur le seul critère d’une histoire d’allergie purement clinique, au caractère multicentrique de l’étude, à la procédure harmonisée (TPADACP), à l’inclusion d’enfants et d’adultes (et montrant potentiellement la dépendance de l’âge pour l’acquisition de la sensibilisation aux protéines de stockage de l’arachide), et à la suggestion pour la première fois que les taux d’IgE à Ara h 2 sont un indicateur de la sévérité de la réponse clinique allergique.

Abonnez-vous!

Recevez les actualités chaque mois