Les basophiles sont hypersensibles quand on les chatouille avec la noisette !

jeudi 8 octobre 2015 par Dr Philippe Carré1206 visites

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Les basophiles sont hypersensibles quand on les chatouille avec la noisette !

Les basophiles sont hypersensibles quand on les chatouille avec la noisette !

jeudi 8 octobre 2015, par Dr Philippe Carré

Le seuil de sensibilité allergénique des basophiles et le diagnostic moléculaire améliorent le diagnostic de l’allergie à la noisette. : J. Brandström,
A. Nopp,
S. G. O. Johansson,
G. Lilja,
A.-C. Sundqvist,
M. P. Borres,
C. Nilsson

dans Volume 45, Issue 9
September 2015
Pages 1412–1418

 Contexte :

  • La sensibilisation IgE à la noisette est habituelle, en particulier dans les régions d’allergie endémique au bouleau
  • Cependant, sa signification clinique nécessite souvent d’être confirmée par un test de provocation alimentaire.

 Objectif :

  • Evaluer la signification clinique des IgE aux composants de la noisette et le seuil de sensibilité allergénique des basophiles (CD-sens) à la noisette, en lien avec un test de provocation alimentaire en double aveugle contre placebo (TPDACP) chez des enfants avec suspicion d’allergie à la noisette.

 Méthodes :

  • Quarante enfants ont eu un TPDACP et une étude de CD-sens à la noisette, ainsi qu’un dosage des IgE à la noisette et à ses composants Cor a 1, Cor a 8, Cor a 9 et Cor a 14
  • La tryptase sérique a été mesurée avant, pendant et après le TPDACP.

 Résultats :

  • Huit enfants avaient un TPDACP positif, et tous avaient une valeur de CD-sens élevée à la noisette
  • Parmi les 32 enfants qui ont passé sans problème le TPDACP, 31 avaient un CD-sens très faible ou négatif
  • Un TPDACP positif était corrélé à des valeurs significativement plus élevées de CD-sens (médiane 8.9, 3.3-281) par rapport aux enfants avec un test négatif (médiane 0.05, 0-34.7, p<0.0001)
  • Les enfants avec un TPDACP positif avaient aussi des taux plus élevés d’IgE à Cor a 9 et Cor a 14 (p<0.01 et p<0.001 respectivement), par rapport à ceux avec un test négatif
  • En relation avec les résultats du TPDACP, la sensibilité du CD-sens et des IgE à Cor a 14 était excellente (100%) et la spécificité était très élevée (>97% et >94% respectivement)
  • Cinq des huit sujets positifs au TP avaient une augmentation de la tryptase > 20% par rapport à leur taux basal.

 Conclusions et pertinence clinique :

  • Les diagnostics d’allergie à la noisette par étude du CD-sens et analyse moléculaire, utilisées soit séparément soit de façon combinée, peuvent améliorer la précision et la sécurité du diagnostic d’allergie à la noisette, et diminuer les diagnostics abusifs.

Cette étude a évalué l’apport diagnostique de l’analyse moléculaire et de la sensibilité des basophiles (CD-sens) dans l’allergie à la noisette, chez 40 enfants suspects d’allergie et chez qui a été réalisé un test de provocation alimentaire à la noisette en double-aveugle contre placebo (TPDACP).

Les 8 enfants qui ont eu un TPDACP positif avaient des valeurs de CD-sens à la noisette significativement plus élevées par rapport aux enfants avec un TPDACP négatif, de même que des taux d’IgE aux composants Cor a 9 et Cor a 14 ; ces tests ont une sensibilité de 100% pour Cor a 14, et une spécificité de plus de 94%. De plus, cinq des huit sujets positifs au TP avaient une augmentation de plus de 20% de la tryptase après le TP.

Ces deux tests ont donc une bonne valeur pour différencier la sensibilisation de l’allergie à la noisette, et leur utilisation en pratique clinique pourrait permettre de réduire le recours aux tests de provocation oraux.

En effet, les tests classiques (PT ou IgE spécifiques par RAST) ont une bonne sensibilité mais une faible spécificité, liée en partie à une réactivité croisée avec le pollen de bouleau, résultant souvent dans un sur-diagnostic d’allergie et des restrictions alimentaires non justifiées.

Même si cette étude ne comprend qu’un faible effectif, elle montre que 80% des enfants avec un diagnostic médical d’allergie à la noisette et des mesures d’éviction ne réagissent pas à un TP oral, ce qui implique la nécessité de recourir à des tests diagnostiques plus fiables ; en ce sens, le diagnostic moléculaire, associé ou non à une étude de la sensibilité des basophiles, permettrait d’améliorer le diagnostic allergique.

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