Au sud, il y a le soleil mais aussi la LTP !

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Au sud, il y a le soleil mais aussi la LTP !

Au sud, il y a le soleil mais aussi la LTP !

vendredi 1er avril 2016, par Dr Alain Thillay

Des différences de co-sensibilisations pourraient déterminer l’évaluation de risques différents dans l’allergie à la pêche ? Evaluation d’un biomarqueur anaphylactique chez des patients positifs à Pru p 3. : Carina Gabriela Uasuf, Danilo Villalta, Maria Elisabetta Conte, Caterina Di Sano, Maria Barrale, Vincenzo Cantisano, Elisabetta Pace, Mark Gjomarkaj, Sebastiano GangemiEmail author and Ignazio Brusca

dans Clinical and Molecular Allergy201513:30
DOI : 10.1186/s12948-015-0035-7

 Contexte :

  • En Italie, le nsLTP (Pru p 3) a été identifié comme la cause la plus fréquente d’allergie alimentaire et d’anaphylaxie.

 Objectif :

  • Afin d’estimer l’évaluation des risques dans l’allergie à la pêche, nous avons étudié la présence de corrélations entre les niveaux des IgE spécifiques de Pru p 3 avec la sévérité des symptômes cliniques dans deux populations positives à Pru p 3 de deux zones géographiques différentes de l’Italie.

 Méthodes :

  • 133 patients positifs à Pru p 3 ont été recrutés consécutivement, en Italie du Sud, où la prévalence de la sensibilisation à PR-10 et à la profiline est faible, et, en Italie du Nord-Est de l’Italie, où la pathogenèse liée à la sensibilisation aux protéines, PR-10 et profiline, est plus haute.
  • Les prick-tests cutanés (SPT) à l’extrait de pêche et les mesures des IgE spécifiques des panallergènes de la pêche ont été réalisés.

 Résultats :

  • Les 133 patients étaient positifs au SPT à l’extrait de pêche et aux IgE spécifiques de Pru p 3.
  • La population du Nord-Est était à la fois positive à Pru p 1 (42,8%) et Pru p 4 (12,7%), alors qu’aucun des patients du Sud étaient positifs à PR-10 ou à la profiline. -* Une différence significative dans les niveaux des IgE spécifiques de Pru p 3 a été trouvée seulement dans le sud de l’Italie, patients positifs à Pru p 3 vs patients asymptomatiques (p = 0,01) et dans les réactions légères vs les réactions sévères (p = 0,0008).
  • Chez les patients d’Italie du sud, on a également trouvé une corrélation significative entre la sévérité de la réaction clinique et les niveaux des IgE spécifiques de Pru p 3 (p = 0,001).

 Conclusion :

  • Le niveau des IgE spécifiques de Pru p 3 indique la possibilité de développement d’une réaction alimentaire allergique grave.
  • Les patients Pru p 3 positifs provenant de zones géographiques différentes et avec différentes co-sensibilisations à Pru p 1 et/ou Pru p 4 pourraient avoir une évaluation différente des risques d’allergie à la pêche.

Chaque jour, les nouveaux outils du diagnostic de l’allergie moléculaire permettent des progrès dans la pratique de l’allergologie. Ainsi, cette équipe de chercheurs italiens a évalué le risque lié à l’allergie à la pêche dans deux populations, Italie du sud, Italie du nord-est, dont les membres étaient tous positifs à Pru p 3 (LTP) en mesurant l’IgE réactivité vis-à-vis de la PR-10 et de la profiline.

Tous les patients étaient répartis en 4 groupes en fonction de leurs manifestations clinique : asymptomatiques, syndrome oral, réactions systémiques légère et réactions systémiques sévères.

Dans la population du sud, il a été mis en évidence des niveaux différents d’IgE spécifiques de Pru p 3 entre le groupe asymptomatique et le groupe symptomatique, et au sein de ce groupe, entre réactions anaphylactiques légères et réactions anaphylactiques sévères.

En revanche, chez les italiens du nord-est, cette différence entre les groupes n’est pas retrouvée.

Antérieurement, les études ne montraient pas clairement de lien entre niveau des IgE spécifiques de Pru p 3 et sévérité, les résultats étaient contradictoires.

Cette étude tranche pour la population du sud, il y a corrélation entre sévérité symptomatique et taux des IgE Pru p 3.

Un autre résultat notable de ce travail a été la détermination de niveau seuil des IgE spécifiques de Pru p 3 pour mieux discriminer les patients asymptomatiques et les patients symptomatiques, 2,87 kUA/L pour le sud, et 2,69 kUA/L pour le nord-est.

Encore plus précis, pour les patients du sud, un taux supérieur à 10,2 kUA/L était retrouvé chez 70% des patients ayant des réactions sévères (sensibilité à presque 90%).

Dans le groupe du nord-est, avec la même valeur, on obtient une meilleure spécificité mais une sensibilité plus faible (probable biais de recrutement, pas assez de patients sévères).

Enfin, cette étude suggère l’hypothèse que les patients Pru p 3 positifs mais aussi positifs à Pru p 1 et/ou Pru p 4 auraient une sorte d’effet protecteur à l’encontre du développement de réactions sévères.

Cette étude est vraiment intéressante pour la pratique de l’allergologie, elle mériterait toutefois d’être confirmée sur de plus larges effectifs et en d’autres zones géographiques européennes.

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