Rien n’est vraiment simple dans l’allergie au lait de vache !

vendredi 8 novembre 2002 par Dr Alain Thillay6208 visites

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Rien n’est vraiment simple dans l’allergie au lait de  vache !

Rien n’est vraiment simple dans l’allergie au lait de vache !

vendredi 8 novembre 2002, par Dr Alain Thillay

Le fait admis que les diverses manifestations cliniques de l’allergie aux protéines de lait de vache répondent à des mécanismes immunologiques différents a motivé les auteurs pour déterminer si ces expressions cliniques ainsi que le pronostic correspondaient à des profils biologiques particuliers.

IgE, IgA et IgG sériques spécifiques des différentes protéines du lait de vache chez des enfants allergiques au lait de vache : association au pronostic et aux manifestations cliniques. : Edit Hidvegi1, Endre Cserhati1, Erzsebet Kereki2, Erkki Savilahti3 and Andras Arato1 1First Department of Pediatrics, Semmelweis University, Budapest, Hungary, 2Svabhegy Children’s Hospital, Budapest, Hungary, 3Children’s Hospital, University of Helsinki, Helsinki, Finland dans Pediatric Allergy and Immunology 13 (4), 255-261.

Les divers mécanismes pathogéniques rendent compte des différentes manifestations cliniques de l’allergie aux protéines de lait de vache (APLV).

Notre objectif a été de déterminer les niveaux de concentration des immunoglobulines sériques spécifiques des différentes protéines du lait de vache chez des patients atteints d’APLV et de déterminer dans quelle mesure ces valeurs étaient en relation avec les symptômes cliniques et le pronostic.

Cinquante enfants (âge moyen de 10,9 mois, intervalle : 1 à 34 mois), présentant une APLV confirmée préalablement, ont été enrôlés dans cette étude. Tous présentaient des manifestations cliniques variables, incluant symptômes digestifs, cutanés et respiratoires.

Pour le diagnostic d’APLV, les IgE totales sériques ont été mesurées par méthode immunoenzymatique et celles spécifiques du lait de vache par immunofluorescence, alors que les taux d’IgA et d’IgG sériques spécifiques des différentes protéines du lait de vache étaient déterminées par méthode ELISA (Enzyme-Linked immunosorbent assay).

Les résultats étaient comparés à ceux de 30 patients non atopiques appariés en fonction de l’âge et servant ainsi de groupe contrôle.

En moyenne, après 9,2 mois (intervalle : 2 à 31 mois) d’éviction du lait de vache, nous pratiquions à nouveau un test de provocation chez 38 enfants. Lors de ce test, 12 patients avaient des symptômes cliniques alors que les autres, 26 patients, ne présentaient plus aucun symptôme.

 Le taux d’IgG spécifiques de l’albumine bovine sérique (ABS) était significativement plus bas dans le groupe « malade » que dans le groupe contrôle.
 Il existait une corrélation parmi l’ensemble des IgA et des IgG spécifiques des différentes protéines du lait de vache.
 Le taux des IgG anti-alpha-caséine des enfants ayant un deuxième test de provocation positif était significativement plus élevé que chez ceux ayant eu un deuxième test négatif.
 La concentration des IgE totales sériques était aussi significativement plus élevée chez ceux qui avaient ce deuxième test de provocation positif, comparée à ceux qui étaient négatifs.
 Il n’y avait pas d’association entre les manifestations cliniques et les taux d’IgG et d’IgA spécifiques des protéines de lait de vache, exception faite du taux des anti-ABS qui étaient plus élevés chez les patients souffrant de troubles gastro-intestinaux.

Les IgE totales sériques et les IgG anti-alpha-caséine pourraient avoir une valeur pronostique, leur augmentation au début de la maladie indiquerait le développement d’une tolérance au lait de vache seulement à un âge avancé ou après une longue durée d’APLV. Cependant, du fait d’une grande dispersion des valeurs observées dans les différents groupes de patients, cela implique une limitation de ces tests pour poser un pronostic.


Ce travail est surtout intéressant du point de vue pronostic.

Ces résultats permettraient de sérier le groupe des enfants chez qui l’on pourra réintroduire assez rapidement le lait de vache et ceux chez qui il faudra savoir attendre.

Il reste qu’il faut être prudent dans l’interprétation de ces résultats, comme indiqué par les auteurs eux-mêmes. Il faudra donc des études plus larges pour confirmer.

La réintroduction du lait de vache dépend avant tout ici du test de provocation orale.

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