Faites cracher vos patients atteints de rhinite allergique aux acariens !

jeudi 21 novembre 2002 par Dr Alain Thillay6411 visites

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Faites cracher vos patients atteints de rhinite allergique aux acariens !

Faites cracher vos patients atteints de rhinite allergique aux acariens !

jeudi 21 novembre 2002, par Dr Alain Thillay

La préoccupation majeure du clinicien face à un sujet souffrant de rhinite allergique est de décrypter les signes qui prédisent le risque d’asthme futur. C’est ce que tentent de faire ces auteurs espagnols. L’enjeu est important, il s’agit de mettre en place le plus tôt possible le traitement par corticoïdes inhalés.

Éosinophiles des crachats et obstruction bronchique maximale chez des patients atteints de rhinite allergique aux acariens. : María J. Alvarez Puebla, MD, PhD ; Rodolfo Castillo, MD, PhD ; Agustin Rey, MD, PhD ; Nancy Ortega, MD ; Carlos Blanco, MD, PhD and Teresa Carrillo, MD, PhD From the Department of Allergy (Dr. Alvarez Puebla), Hospital de León, León, Spain ; and the Departments of Allergy (Drs. Castillo, Ortega, Blanco, and Carrillo) and Pathology (Dr. Rey), Hospital Doctor Negrín, Las Palmas, GC, Spain. dans Chest. 2002 ;122:1560-1565

 OBJECTIFS.
* Étudier l’existence d’une atteinte bronchique chez des patients atteints de rhinite.
* Évaluer les tests de laboratoire ou l ’ensemble des tests tels les symptômes, l’exposition, la sensibilisation aux allergènes et le test de provocation à la méthacholine (Mth) entraînant une chute de 20% du VEMS (PD20) et le plateau de réponse maximale (MRP) qui identifient le mieux les cas d’asthmes légers.

 TYPE DE L’ETUDE. Analyse croisée chez 52 patients monosensibilisés à l’acarien Dermatophagoides Pteronyssinus qui consultaient pour rhinite perannuelle.

 CADRE DE L’ETUDE. Hôpital Docteur Negrin, département Allergie, Las Palmas, Île des Canaries, Espagne.

 INTERVENTIONS et MESURES.
* Les patients remplissaient un questionnaire standard concernant les symptômes de l’asthme, produisaient un crachat forcé et un test de provocation à la Mth.
* Des courbes dose-réponse étaient pratiquées pour le PD20 et le MRP.
* L’exposition au DP était estimée dans des échantillons de poussière provenant des lits des patients.

 RESULTATS.
* Pas de différence entre les patients qui répondaient positivement au questionnaire et ceux qui n’avaient pas de réponse positive.
* Les valeurs de Mth-PD20 n’étaient pas détectées chez 13% des patients rapportant des symptômes bronchiques, et le MRP n’était pas retrouvé chez 59% des sujets qui ne répondaient pas positivement.
* Un haut degré de sensibilisation allergénique (objectivé par les résultats des tests cutanés et le niveau des IgE totales et spécifiques sériques) et un taux important d’éosinophiles des crachats chez les sujets qui n’ont pas eu un MRP identifié.
* La présence d’éosinophile dans les crachats montrait la meilleure différence entre ces patients qui présentaient un MRP positif et ceux qui n’en présentaient pas.

 CONCLUSION.
* La perception des symptômes bronchiques est très variable parmi les patients atteints de rhinite allergique perannuelle.
* L’absence de plateau d’obstruction maximale des voies respiratoires est en relation avec la présence d’éosinophile dans les crachats, ce qui peut-être utile dans la détection de patients susceptibles de recevoir un traitement anti-inflammatoire.
* Des études prospectives évaluant si ces patients sont plus susceptibles de développer un asthme dans le futur et si le traitement anti-inflammatoire précoce prévient son développement seraient utiles.


L’Allergologue connaît bien cette problématique : devant une rhinite perannuelle allergique aux acariens quels sont les critères qui vont permettre de poser le diagnostic d’un asthme au début donc le plus souvent intermittent.

A mon avis, ici ce qui compte c’est l’interrogatoire minutieux à la recherche de symptômes tels que la toux, les sensations de gêne respiratoires, particulièrement la nuit et lors des efforts physiques.

Bien sûr, il faudra s’aider d’explorations fonctionnelles respiratoires complètes qu’il ne faudra pas hésiter à pratiquer plusieurs fois durant la surveillance.

Et surtout, à mon sens, le critère le plus important est la sévérité de la rhinite corrélée souvent à une forte sensibilisation aux acariens. La sévérité de la rhinite ne semble pas avoir été retenue dans cette étude, c’est dommage.

Il serait donc intéressant de tenter une corrélation entre sévérité de la rhinite et éosinophile dans les crachats.

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