Allergie aux animaux de laboratoire : il faut chercher la toute petite bête !

mardi 17 décembre 2002 par Dr Alain Thillay3313 visites

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Allergie aux animaux de laboratoire : il faut chercher la toute petite bête !

Allergie aux animaux de laboratoire : il faut chercher la toute petite bête !

mardi 17 décembre 2002, par Dr Alain Thillay

L’allergie aux animaux de laboratoire est une pathologie professionnelle fréquente des employés de ces structures. La génétique de l’allergie n’est pas suffisante pour en expliquer la prévalence élevée. Alors, quel est le mécanisme en jeu ? Quelles sont les mesures préventives à adopter ?

Allergie aux animaux de laboratoire : une mise au point. : Bush RK, Stave GM.Allergy Section of the William S. Middle Veterans Affairs Hospital, Madison, WI, USA. dans ILAR J 2003 ;44(1):28-51

Les réactions allergiques sont parmi les plus courantes dans le monde des travailleurs de santé évoluant dans des structures de soins aux animaux ou de recherche sur les animaux.

Entre 11 et 44% des personnes travaillant dans les laboratoires animaliers rapportent la notion de manifestations allergiques en rapport avec leur profession.

De ceux qui deviennent symptomatiques, 4 à 22% peuvent développer un asthme professionnel qui souvent persistera hors exposition.

Les symptômes allergiques décrits sont des réactions cutanées au contact de l’animal, rhinite, conjonctivite et asthme.

Ces symptômes allergiques sont IgE médiés. Le mécanisme par lequel les IgE se développent est de mieux en mieux connu.

La propension à produire des IgE est génétiquement déterminée, une allergie pré-éxistante peut représenter un facteur de risque de développement d’une allergie aux animaux de laboratoire (AAL).Cependant, l’exposition aux allergènes des animaux est le facteur de risque majeur du développement d’une AAL.

Des techniques de mesure de la concentration des allergènes aéroportés ont été développés.

Des recherches sur les allergènes de animaux indiquent que plusieurs protéines urinaires de la souris ou du rat sont des protéines appelées lipocalines, qui montrent une homologie de séquence avec les antigènes d’un parasite responsable de la schistosomiase.

Le fait que les infections parasitaires sont susceptibles de jouer un rôle déclenchant de la réponse à IgE peut compter dans le développement de l’AAL chez des personnes n’ayant jamais eu d’allergie précédemment.

La prévention de l’AAL devrait être le but principal d’un programme de santé efficace de la recherche animale, et peut être accompli par l’éducation et l’entraînement des employés, par la réduction de l’exposition.

Des programmes de surveillance médicale peuvent aussi jouer un rôle dans l’amélioration de la santé de ces travailleurs des laboratoires de recherche sur l’animal.

La reconnaissance précoce des symptômes et la mise en évidence d’une sensibilisation peut aider aux interventions afin de réduire l’exposition et ainsi réduire les conséquences à long terme sur la santé de l’AAL.


Cette publication fait le point à propos de l’allergie aux animaux de laboratoire.

Selon les études 11 à 44% des personnes travaillant dans ce milieu animalier souffrent de manifestations d’allergie diverses, et, parmi elles, 4 à 22% évolueront vers l’asthme.

C’est à l’évidence une population à risque qui mérite toutes les mesures préventives possibles.

La mesure de prévention primaire est avant tout de détecter les sujets atopiques afin de leur déconseiller fermement d’exercer ce métier.

Cette grande prévalence de manifestations d’allergie ne peut pas s’expliquer par la seule génétique de l’atopie. Les auteurs apportent une contribution originale en rappelant que le système IgE est initialement orienté contre les parasites et que justement les protéines urinaires de rongeurs ont des homologies séquentielles avec les protéines du schistosome. Cela pourrait être un co-facteur de déclenchement.

Toutefois, je ne sais pas s’il existe des homologies séquentielles des protéines qui constituent les allergènes des venins d’hyménoptères et des pollens. En effet, l’allergie au venin d’hyménoptère n’a pas besoin de terrain atopique pour s’exprimer et les pollinoses se développent aussi chez des non atopiques.

Ici, pour les animaux de laboratoires, on peut considérer aussi que l’importante concentration des allergènes est capable de solliciter le système IgE.

Cette publication nous rappelle combien nous, Allergologues, devons être vigilants et toujours interroger les jeunes sur leur désir professionnel futur.

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