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Il faudrait interdire les naissances au printemps et l’été !
vendredi 27 décembre 2002, par
On le sait, naître durant la saison pollinique est un facteur de risque de devenir plus tard dans la vie effectivement allergique aux pollens. Mais quel est le devenir réel des ces patients plus ou moins sensibilisés nés au printemps ? Le temps permet-il au système immunitaire de perdre la mémoire ? Là est la question.
A propos de l’association entre la date de naissance et la sensibilisation pollinique : l’âge peut-il en modifier l’effet ? : Guerra S, Sherrill DL, Cottini M, Michetti G, Allegra L. Institute of Respiratory Diseases, IRCCS Policlinico Hospital, University of Milan, 20122 Milan, Italy. sguerra@resp-sci.arizona.edu dans Allergy Asthma Proc 2002 Sep-Oct ;23(5):303-10
L’association entre la date de naissance et le développement de l’allergie a déjà été proposée par des recherches précédentes mais l’existence d’une relation dose-réponse ou de la possibilité d’une modification de l’effet de cette association n’a jamais vraiment été montré.
– Les objectifs de notre étude sont de montrer si une association entre le fait d’être né durant la saison pollinique et la sensibilisation aux pollens existe, si cette association est plus importante chez les patients hautement sensibilisés que chez les patients qui le sont moins et si cette association se modifie avec l’âge des patients.
– Méthodes :
* Parmi, 3318 patients asthmatiques et/ou souffrant de rhinite, vus en externe, nous en avons sélectionné 805 exclusivement sensibilisés aux pollens (78 ayant une faible réactivité (FR), 727 ayant une haute réactivité (HR) et 629 patients constituant le groupe de contrôle et ayant des tests cutanés négatifs.
* L’association entre être né durant la saison pollinique (février à juillet) et chacun des niveaux de réactivité pour les pollens était évalué par rapports à des côtes.
– Les patients polliniques du groupe HR étaient plus probablement que les patients du groupe contrôle, nés entre février et juillet.
– La probabilité d’être né durant la saison pollinique augmente significativement avec les niveaux de réactivité aux pollens (HR > FR > groupe contrôle).
– Ces résultats sont validés uniquement parmi les patients présentant des symptômes apparaissant précocement.
– Bien que le rapport de côtes d’être né durant la saison pollinique soit de 1,91 pour les polliniques HR ayant des symptômes précoces < ou = 15 ans, il est de 1,13 pour ceux ayant une survenue plus tardive des symptômes.
Nos résultats suggèrent que l’exposition aux pollens dans les premiers mois de la vie augmente le risque de développer une allergie pollinique symptomatique, particulièrement dans les 15 premières années de la vie.
Comme l’indique les auteurs de cette étude, il a déjà été montré que le fait d’être né au printemps est lié au risque de devenir allergique aux pollens.
La présente étude me paraît solide, ainsi les 805 patients sélectionnés étaient strictement allergiques à des pollens. Et ces allergiques ont été distingués, entre hautement sensibilisés et faiblement sensibilisés.
Ainsi, le fait d’être né durant la saison pollinique expose plus à une pollinose symptomatique précoce.
Cliniquement, il faudra donc être vigilant devant un enfant né au printemps et présentant une symptomatologie pollinique même précoce, d’autant plus s’il existe des antécédents allergiques familiaux.
Un petit indice de plus pour argumenter dans le cadre d’une enquête allergologique.
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