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Comprendre nos barrières naturelles
samedi 11 mai 2002, par
La façon la plus efficace de ne pas développer d’allergie est encore de ne pas permettre le contact entre l’extérieur et notre système immunitaire.
Ce petit récapitulatif vous permttra de comprendre la structure de nos "barrières naturelles" et ainsi, sans médicaments d’améliorer vos allergies.
L’allergie
est donc une réaction inadaptée et exagérée
de l’organisme vis à vis de substances étrangères.
Cette
réaction n’existerait pas s’il n’y avait pas
faillite de notre plus vieux système de défense
au monde : la défense passive, appelée
aussi pompeusement "intégrité des
barrières".
Nous
disposons de deux interfaces trés différentes
que sont la peau et les muqueuses. La première
est une barrière épaisse, la deuxième
moins. Les manifestations des allergies varient donc
en fonction du lieu de contact mais les mécanismes
restent les mêmes.
1/
La peau :
La
peau ou épiderme est un organe suffisamment
complexe et impliqué par ses relations avec
l’extérieur qu’on lui a consacré en
France une spécialité médicale
à part entière : la dermatologie. Elle
représente 2m2 pour une personne de 75kg et
est directement exposée à l’extérieur.
L’épiderme
est donc la première et la plus efficace des
barrières contre la pénétration
de substances quelles qu’elles soient. Les systèmes
de protection dont il dispose sont multiples :
- C’est
d’abord sa flore microbienne, car son bon équilibre
empêche toute prolifération d’envahisseurs
et permet la dégradation des substances chimiques
qui viendraient au contact. Les traitements antiseptiques
et pire encore les détergents doivent donc
être utilisés avec parcimonie. - C’est
ensuite les sécrétions sébacées,
elles disposent autour de nous un film protecteur
qui englobe les particules en suspension et permettent
leur élimination avec la desquamtion de la
peau. Là aussi les détergents sont
leur principal adversaire. - Puis
vient la traditionnelle desquamation du stratum
corneum (couche cornée) qui emmène
avec elle la flore microbienne, les sécrétions
sébacées et permet aux couches sous
jacentes (stratum granulosum, stratum spinosum et
stratum germinativum) de renouveller cette barrière,
le renouvellement se fait en environ 30 jours.
Les
cellules immunitaires qui peuplent l’épiderme
sont :
- Les
cellules de Langherans, représentant de 2
à 4% de la population cellulaire totale de
l’épiderme. Elles sont mobiles et autonomes
avec des capacités de CPA (cellules présentatrices
d’antigènes). Elles sont actuellement considérées
comme les cellules clés de l’immunité
cutanée. - Les
cellules de Merckel, qui forment avec les terminaisons
nerveuses les fameux "disques de Merckel". - Les
mélanocytes, au niveau de la couche basale,
ils sont producteurs de radicaux libres en cas de
stimulation par les UV. - Les
kératinocytes, longtemps considérés
comme "cellules à desquamer", ils
ont dorénavant fait la preuve de leur rôle
actif comme premières sentinelles vis à
vis des agresseurs.
Le
derme, situé sous l’épidermen est un
tissu conjonctif extrêmement fibreux et élastique
avec essentiellement des cellules "fixes".
Il est doté d’un important réseau vasculaire
et nerveux, son rôle est d’assurer la nutrition,
le soutien et l’élasticité.
L’hypoderme,
encore en dessous, est le feuillet le plus profond
de la peau essentiellement formé de tissu conjonctif
lâche, il est une barrière physique efficace...
2/La
muqueuse
Ou
plutôt les muqueuses...leur protection est bien
plus légère.
- la
flore locale :elle permet là aussi un bon
équilibre et assure une protection enzymatique.
Concernant les allergies il est à noter que
les bactéries de notre flore digestive sont
responsables de la synthèse de grande quantité
d’histamine ou de tyramine et peuvent donc être
source d’urticaires "toxiques" (appellées
aussi fausses allergies alimentaires). - Les
sécrétions muqueuses :leur qualité
est primordiale pour une protection efficace. Ces
sécrétions fixent les particules aériennes
et en assurent l’évacuation et la dégradation.
De
plus on y trouve des anticorps particuliers (les
IgA muqueuses) qui fixent les particules étrangères
et les rendent ainsi inertes. Ces sécrétions
sont évacuées mécaniquement
grâce aux cils des cellules ciliées. - La
muqueuse bénéficie également
d’un cycle cellulaire qui permet son renouvellement
en 6 heures. - Le
chorion, trés vascularisé est riche
en mastocytes, macrophages, lymphocytes et polynucléaires
neutrophiles. - Enfin,
la muqueuse bénéficie d’une petite
originalité qui l’a faite qualifiée
de MALT (mucosal associated lymphoid Tissue).
La sensibilisation faite en un lieu muqueux donne
naissance à une migration de lymphocytes
T mémoire vers les lamina propria (base de
la muqueuse)de toutes les muqueuses. La désensibilisation
en sublinguale utilise efficacement ce principe.
Un
cas particulier, l’oeil. Ici ce sont les
larmes, leur qualité et leur quantité
qui font office de barrière. On y parle de
bouclier lacrimal.
Vous
l’avez compris, le rôle des interfaces de contact
est primordial. Les mesures d’hygiène sont
à la base de la prévention des allergies :
- pas
de détergents
ni sur la peau ni sur les muqueuses - pas
d’usages d’antiseptiques ou d’antibiotiques
injustifiés - pas
d’usage d’irritants physiques ou chimiques - un
lavage mécanique doux
pour la peau avec des bases lavantes et un lavage
au sérum physiologique des fosses nasales.
mens
sana in corpore sano :-)
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