L’hyperéosinophilie, un vieux truc encore utile ?

jeudi 16 janvier 2003 par Dr Alain Thillay7423 visites

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L’hyperéosinophilie, un vieux truc encore utile ?

L’hyperéosinophilie, un vieux truc encore utile ?

jeudi 16 janvier 2003, par Dr Alain Thillay

Considérant que l’éosinophile joue un rôle important dans l’inflammation de la rhinosinusite chronique, les auteurs de cette étude ont cherché à savoir quelle valeur pronostique pouvait avoir l’étude de l’éosinophilie. L’hyperéosinophilie est-elle un marqueur convaincant des complications de la rhinosinusite chronique ?

Signification de l’éosinophilie dans la rhinosinusite chronique. : Zadeh MH, Banthia V, Anand VK, Huang C. Department of Otorhinolaryngology, Joan and Sanford I. Weill Medical College of Cornell University, New York-Presbyterian Medical Center, New York, New York, USA. dans Am J Rhinol 2002 Nov-Dec ;16(6):313-7

 INTRODUCTION : Le propos de cette étude est de rechercher l’impact de l’éosinophilie dans le pronostic de la rhinosinusite chronique (RSC). On considère que les éosinophiles jouent un rôle majeur dans la pathogénie de la RSC. A l’heure actuelle, aucune étude n’a évalué l’évolution clinique de ces patients atteints de RSC et de l’éosinophilie.

 METHODES :
* Il s’agit d’une étude de revue rétrospective concernant 620 patients ayant subi une chirurgie endoscopique des sinus dont l’indication était la RSC.
* Trente-deux patients (5 %) ont des taux d’éosinophilie élevés et ont servi de groupe d’étude.
* Les patients du groupe d’étude et 34 (5 %) constituant le groupe de contrôle ayant une éosinophilie normale étaient revus en ce qui concerne les pathologies de co-morbidité incluant : asthme, polypes, allergie fungique des sinus.
* Le nombre d’endoscopies des sinus pratiquées, les rechutes de sinusite post-opératoire, les besoins en antibiotiques, en corticostéroïdes systémiques et en antifongiques étaient comparés.

 RESULTATS :
* Une haute proportion de patients ayant une hyperéosinophilie a des antécédents d’asthme, de polypose et d’allergie sinusienne fungique.
* En post-opératoire, le groupe étude a statistiquement une différence significative comparativement au groupe contrôle concernant les sinusites récurrentes et la polypose.
* Nous avons trouvé aussi une différence statistique entre le groupe de l’étude et le groupe contrôle dans l’utilisation d’agents antifongiques, des antibiothérapies et des révisions endoscopiques.
* Cependant, pas de signification statistique du recours à la corticothérapie systémique dans le groupe de l’étude.

 CONCLUSIONS : Les patients atteints de RSC ayant une hyperéosinophilie ont un moins bon pronostic comparés au groupe de contrôle. Ces patients doivent être conseillés de façon appropriée et le praticien doit connaître la chronicité de la maladie.


Cette étude est très claire, elle montre sans ambiguïté que l’hyperéosinophilie chez un patient opéré des sinus sous endoscopie est de mauvais pronostic quant à l’apparition de toutes les affections de co-morbidité de la RSC.

Dans ce cas, le praticien fera systématiquement la recherche de ces affections ; rechercher un asthme sous-jacent, une polypose naso-sinusienne et une infection fongique qui impliquent des traitements adaptés.

A signaler que dans les limites de cette étude, le terrain atopique n’est pas cité, il ne joue donc pas de rôle important.

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