Asthme et allergie aux moisissures : le diagnostic est spore-tif !!

dimanche 30 mars 2003 par Dr Stéphane Guez9184 visites

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Asthme et allergie aux moisissures : le diagnostic est spore-tif !!

Asthme et allergie aux moisissures : le diagnostic est spore-tif !!

dimanche 30 mars 2003, par Dr Stéphane Guez

Les tests cutanés aux moisissures sont souvent positifs lors de l’exploration de patients atopiques, ainsi que les dosages d’IgE spécifiques. Cependant la signification clinique de cette positivité n’est pas toujours claire : y a-t-il un lien ou non avec l’existence d’un asthme ?

Hypersensibilité aux moisissures à New York chez des adultes ayant de l’asthme. : Lin RY, Williams KD. Department of Medicine, Saint Vincents Hospital, Manhattan, USA dans Allergy Asthma Proc 2003 Jan-Feb ;24(1):13-8

Les moisissures ont été liées de façon épidémiologique à l’asthme comme dans de nombreuses études. D’autres allergènes comme les blattes ont été également liés à l’asthme dans des villes comme New York (NYC). Cependant, la fréquence de l’hypersensibilité aux moisissures n’a pas été systématiquement étudiée dans la ville de NYC.

Les auteurs ont donc cherché à déterminer l’association entre hypersensibilité aux moisissures et asthme dans un groupe important de patients ambulatoires évalués pour une affection allergique de 1993 jusqu’à 2001 dans un centre de consultation.

 Méthodologie : Un dosage des IgE spécifiques des moisissures ainsi que des dosages vis à vis des autres aéro-allergènes ont été réalisés, et les associations entre asthme et positivité des RAST ont été étudiées par analyses statistiques bi et multi variées.

 Résultats :
* L’analyse des facteurs montrent qu’il y a 3 groupes distincts d’IgE spécifiques vis-à-vis des aéro-allergènes :
** un premier groupe avec allergie aux animaux domestiques et aux acariens (Dermatophagoides farinae).
** Un groupe 2 avec positivité pour les pollens d’arbres, d’herbacées et d’ambroisie.
** Enfin un 3° groupe positif aux moisissures Deutéromycetes, Alternaria, Aspergillus fumigatus et Cladosporium.
* Les patients qui ont un asthme ont une augmentation significative de l’incidence d’une sensibilité aux allergènes du groupe 1 et 3.
* L’analyse multi variée montre que la présence d’une sensibilisation à l’Alternaria ou au Cladosporium est une association significativement indépendante avec l’asthme après ajustement à l’hypersensibilité aux acariens et aux animaux, et après ajustement aux autres facteurs cliniques.
* D’un autre coté, les pollens sont associés fortement avec une hypersensibilité aux chats et aux acariens chez les patients qui n’ont pas d’asthme mais pas chez les patients qui ont de l’asthme.
* Dans NYC, les mesures de pollens et de spores de moisissures montrent que les spores sont détectées durant 75% de l’année.

 Conclusion  : Ainsi, il, est possible que l’hypersensibilité aux moisissures joue un rôle important et indépendant dans l’initiation ou la prolongation d’une réponse allergique chez des patients ayant de l’asthme à new York.


Dans cette étude les auteurs démontrent que la sensibilité aux moisissures est fortement corrélée à la présence d’un asthme et ceci de façon indépendante par rapport à des sensibilisations à d’autres aéro-allergènes perannuels. Si on estime qu’il y a des spores durant 75% de l’année à new York, les moisissures semblent être un facteur important d’allergie dans l’asthme.

Cette étude est intéressante et importante car elle remet en avant le problème des sensibilisation vis à vis des moisissures.

Les moisissures sont connues pour déterminer des allergies depuis longtemps, mais ces dernières années une difficulté dans le diagnostic a été liée à des extraits allergéniques qui ne sont pas toujours de bonne qualité.

L’existence de RAST (dosage d’IgE spécifiques) performants permet d’explorer cette sensibilisation facilement.

Les comptages polliniques réalisés dans de nombreuses villes commencent à prendre en compte systématiquement la reconnaissance et la mesure du taux des spores de moisissures dans l’atmosphère.

Il s’agit donc d’une allergie dont on va beaucoup parler dans les mois à venir car on commence à disposer d’informations suffisantes pour dépister cette sensibilisation et son impact en clinique.

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