Rhinite allergique au pollen de bouleau, il faut penser au duodénum.

vendredi 15 août 2003 par Dr Alain Thillay10083 visites

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Rhinite allergique au pollen de bouleau, il faut penser au duodénum.

Rhinite allergique au pollen de bouleau, il faut penser au duodénum.

vendredi 15 août 2003, par Dr Alain Thillay

Les allergies IgE médiées correspondent à un trouble immunologique commun, réagir à l’environnement par ces IgE, qui s’expriment au niveau de toutes les interfaces environnementales. Si un patient présente une rhinite pollinique, existe-t-il une inflammation allergique concomitante au niveau d’autres muqueuses que celles du nez ?

Inflammation intestinale saisonnière chez des patients allergiques au pollen de bouleau. : Jenny Magnusson, PhDad Xiao Ping Lin, MDb Anna Dahlman-Höglund, PhDc Lars Å. Hanson, MD, PhDb Esbjörn Telemo, PhDd
Olle Magnusson, MD, PhDe Ulf Bengtsson, MD, PhDa Staffan Ahlstedt, PhDf From athe Asthma and Allergy Research Group, Department of Respiratory Medicine and Allergy, bDepartment of Clinical Immunology, cOccupational and Environmental Medicine, and dDepartment of Rheumatology and Inflammation Research, Sahlgrenska University Hospital ; eSurgical Department, Frölunda Specialist Hospital ; and fInst Environmental Medicine, Karolinska Institute. dans JACI July 2003 • Volume 112 • Number 1

 CONTEXTE. Les interactions physiopathologiques des réactions inflammatoires entre les muqueuses du tractus respiratoire et du tractus gastro-intestinal chez les individus allergiques sont peu étudiées, bien que les symptômes allergiques des voies respiratoires et du tube digestif puissent atteindre le même patient.

 OBJECTIF. L’objectif de cette étude était d’examiner la réponse inflammatoire histologique par la numération des éosinophiles, des cellules à IgE et des cellules T au niveau de biopsies du duodénum chez des patients adultes ayant une allergie au pollen de bouleau IgE médiée lors de la saison de pollinisation des bouleaux et hors saison.

 METHODES.
* Neuf patients allergiques aux pollens de bouleau dont cette allergie avait été authentifiée par tests cutanés et IgE sériques spécifiques étaient explorés à la fin de la saison pollinique du bouleau et, à nouveau, 6 mois plus tard (hors saison).
* Les biopsies duodénales étaient étudiées par immuno-empreinte pour la présence de MBP (major basic protein), IgE, et cellules T CD3+.

 RESULTATS.
* Le syndrome allergique oral aux aliments croisant avec le pollen de bouleau était présent comme l’indiquait le questionnaire.
* Chez les patients, durant la saison pollinique du bouleau comparativement à la saison de non pollinisation, nous avons trouvé au niveau des biopsies duodénales une augmentation des éosinophiles MBP+ et des cellules avec IgE.
* Il n’a pas été vu de différence saisonnière quant au nombre de cellules T.
* Hors saison, il n’y avait pas de différence significative entre les patients et les sujets du groupe de contrôle en ce qui concerne les éosinophiles MB+, les cellules muqueuses IgE+ et les cellules T.

 CONCLUSION.
* Chez des patients allergiques au pollen de bouleau, l’exposition à ce pollen provoque une inflammation locale avec une augmentation au niveau du duodénum des éosinophiles et des mastocytes porteurs d’IgE.
* Notre étude met en évidence une interaction entre les cellules immunologiquement actives des voies respiratoires et du tube digestif.


Etude très intéressante qui suggère que lorsque l’on présente une rhinite allergique pollinique, il existe une inflammation de type I non seulement au niveau des muqueuses de l’arbre respiratoire mais aussi au niveau des muqueuses digestives.

Dans cette étude, l’inflammation de type IgE est démontrée au niveau de biopsies du duodénum de patients allergiques au pollen de bouleau par la présence de MBP (éosinophile), de mastocytes IgE+.

Les risques de biais sont les suivants, d’abord, l’échantillon est faible, 9 patients, ensuite, si j’ai bien compris, ces 9 patients présentaient aussi un syndrome de Lessof aux Prunacées (classique réaction croisée Bétulacées et Prunacées).

Cela pourrait signifier que seuls les patients à la fois allergiques au pollen de bouleau et à un trophallergène croisant pourraient exprimer cette inflammation au niveau digestif. Il serait donc vraiment intéressant de sélectionner, des patients allergiques au pollen de bouleau et ne faisant pas d’allergie aux trophallergènes croisants, des patients allergiques au bouleau et aux trophallergènes croisants, et, enfin un groupe témoin.

Intuitivement, je pense que ces auteurs ont raison.

Nous constatons tous les jours, par exemple, des patients qui dans leur saison pollinique réactivent leur eczéma ou souffrent de poussées urticariennes « inexpliquées ».

Il faut le répéter l’allergie IgE médiée est une maladie globale de l’ensemble de l’organisme, elle touche toutes les muqueuses et la peau, tour à tour, ou en même temps.

Un argument de plus pour dire l’ineptie de l’organisation de la santé en France autour de l’Allergologie qui est « éclatée » dans une division de spécialités d’organe. Un argument de plus, sans doute le principal, pour la création d’une vraie spécialité d’Allergologie praticienne.

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