Un scoop : le nez coule dans les bronches, même chez le sujet normal.

mercredi 1er octobre 2003 par Dr Philippe Carré6188 visites

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Un scoop : le nez coule dans les bronches, même chez le sujet normal.

Un scoop : le nez coule dans les bronches, même chez le sujet normal.

mercredi 1er octobre 2003, par Dr Philippe Carré

Les symptômes nocturnes sont fréquents chez les patients asthmatiques avec sinusite chronique. Plusieurs hypothèses pathogéniques ont été proposées : l’existence d’un stimulus neurogène rhino-bronchique, ou de micro-inhalations de sécrétions nasales pendant le décubitus. Qu’en est-il de cette dernière hypothèse ?

Inhalation pulmonaire de sécrétions nasales chez des patients avec sinusite chronique et asthme. : Ozcan M, Ortapamuk H, Naldoken S, Olcay I, Ozcan KM, Tuncel U.

Clinic of Otorhinolaryngology, Ankara Numune Education and Research Hospital, Ankara, Turkey. mugeozcan@yahoo.com

dans Arch Otolaryngol Head Neck Surg. 2003 Sep ;129(9):1006-9.

 Contexte. Le rôle de l’inhalation silencieuse de sécrétions nasales dans la pathogénie de l’asthme a souvent été envisagé.

 Objectif. Rechercher l’existence d’inhalations pulmonaires de sécrétions nasales pendant la nuit, chez des patients avec sinusite chronique et asthme et chez des sujets sains.

 Population.
* 13 patients avec sinusite chronique et asthme (SCA) et 12 témoins sains.
* Le diagnostic était posé sur l’histoire clinique, l’examen, les anomalies radiologiques et les résultats de la fonction respiratoire.

 Méthode.
* Un traceur radioactif était utilisé, par dilution de 10 mCi d’albumine marquée au technetium 99 dilué dans 10 ml de sérum physiologique.
* A 10 heures le soir, juste avant le coucher, la solution était vaporisée dans les narines.
* Les sujets étaient examinés avec une gamma-caméra de façon à obtenir des clichés du thorax le lendemain à 8 heures du matin.
* Le compte basal de référence des poumons et le compte pulmonaire après vaporisation (compte pulmonaire moyen diminué du compte basal moyen) étaient déterminés.

 Résultats.
* Les comptes moyens pulmonaires étaient significativement plus élevés que les comptes basaux à la fois dans le groupe SCA (p=0.001) et le groupe contrôle (p=0.002).
* Les différences des comptes pulmonaires après vaporisation n’étaient pas significativement différents entre les deux groupes (p=0.79).

 Conclusion.
* Les sécrétions nasales étaient inhalées dans les poumons à la fois chez les patients avec SCA et les témoins pendant le sommeil, et les quantités relatives qui étaient aspirées ne différaient pas significativement entre les deux groupes (p=0.79).
* La quantité de matériel inhalé n’est probablement pas en elle-même seule responsable de la pathogénie de l’asthme chez des patients avec sinusite chronique.


L’asthme nocturne est fréquent chez l’asthmatique.

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour l’expliquer : l’exposition préférentielle aux acariens dans la literie ; les modifications hormonales nocturnes, notamment des catécholamines ; le reflux gastro-oesophagien nocturne.

Ces facteurs peuvent rendre compte des modifications de la bronchomotricité qui expliquent l’asthme nocturne, avec un pic de bronchoconstriction classiquement vers le milieu de la nuit.

Dans l’asthme associé à une sinusite chronique, ou d’ailleurs à toute pathologie sécrétante ORL, les mécanismes de l’asthme nocturne peuvent être en rapport soit avec un réflexe cholinergique sino ou rhino-bronchique, soit par le biais de micro-inhalations de sécrétions nasales, aspirées de façon inconsciente pendant la nuit (et donc un mécanisme proche de celui des inhalations secondaires aux reflux gastro-oesophagiens).

Les auteurs ont voulu vérifier cette hypothèse en vaporisant un marqueur radioactif dans les voies nasales avant le coucher, chez des patients avec sinusite chronique et asthme comparés à des témoins sains, et en surveillant l’évolution de la radioactivité pulmonaire le lendemain matin, comparativement à la radioactivité basale. Les quantités de radio-activité mesurées le lendemain matin étaient augmentées chez les patients et les témoins, et il n’y avait pas de différence significative dans la quantité inhalée dans les deux groupes.

Les auteurs en concluent que l’inhalation de sécrétions nasales la nuit est constante chez tous les sujets, et que la quantité inhalée n’est pas un facteur unique pour expliquer l’asthme nocturne chez les patients avec sinusite et asthme.

Il est cependant probable que les micro-inhalations, survenant sur un terrain prédisposé sous-jacent d’hyperréactivité bronchique, puissent expliquer les symptômes nocturnes.

Il aurait été intéressant de mesurer de façon conjointe cette hyperréactivité par un test de provocation bronchique non spécifique.

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Vos commentaires

  • Le 3 juin 2016 à 15:42, par HUMEZ En réponse à : Un scoop : le nez coule dans les bronches, même chez le sujet normal.

    Bonjour,
    Ayant lu cette page sur les personnes qui ont une sinusite chronique avec asthme ou pas.
    Je voulait savoir moi étant allergie aux acariens et ayant une hypertrophie des cornets et le nez obstrué la nuit et une bronchite ou une bronchopathie.
    Allergie peut donner une sinusite ou hypertrophie du nez.
    Si ce n est pas pris au sérieux cela produira un excès de mucus et ceci engendra des infections orl et bronchiques avec asthme pneumopathie, bronchopathie, bronchites aiguë ou chronique.
    D un simple problème de nez les bronches seront a leur tour touché par les bactéries et un dépôt de mucus dans les bronches et donner des maladies pulmonaires.
    Quand ont a un problème d allergies ou de nez que sa ne s arrangent pas avec les médicaments on se fait suivre par un orl ou allergologue qui interviendront soit en désensibilisation pour l allergie et soit interventions chirurgicale pour les problèmes de nez.
    Est ce que mon texte correspond bien a ce que vous vouliez dire ?
    Est ce que chez moi mon allergie aux acariens pourrait donner une hypertrophie une sinusite une bronchite...
    Merci de me tenir au courant.