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Faut-il mettre des chats dans la chambre des enfants ?
samedi 11 octobre 2003, par
Encore une histoire de chat ! Ces auteurs allemands ont réalisé une étude de questionnaire afin de juger de la prévalence de l’asthme en fonction de l’exposition aux animaux domestiques à fourrures. Là encore, le chat semble être un cas d’exception.
Asthme infantile et exposition continue au chat dès la première année de vie alors que le chat est autorisé dans la chambre de l’enfant. : D. Oberle1, E. von Mutius2, R. von Kries1
1Institute for Social Paediatrics and Adolescent Medicine, Ludwig Maximilians University Munich, Heiglhofstr. 63, München, Germany ; 2Dr von Haunersches Kinderspital, University Children’s Hospital, München, Germany
dans Allergy
Volume 58 Issue 10 Page 1033 - October 2003
– CONTEXTE. Il existe des données controversées concernant l’interdépendance de l’exposition aux animaux domestiques à fourrure dans la période du nourrisson et la prévalence de l’asthme et du rhume des foins chez l’enfant. Est-ce que la chronologie de l’exposition, l’intensité de l’exposition et le type d’animal sont impliqués ?
– METHODES.
* Les données d’un questionnaire en section croisée ont été analysées en 1997. Elles concernent 8216 enfants allemands d’âge scolaire, âgés de 5 à 7 ans, ne vivant pas en ferme mais en milieu rural en Bavière.
* Les diagnostics d’asthme et de rhume des foins étaient assurés à l’aide des questions provenant de l’ISAAC (International Study of Asthma and Allergies in Childhood).
* Les sifflements thoraciques et l’asthme étaient qualifiés « atopiques » chez les enfants qui avaient aussi le rhume des foins et de la dermatite atopique.
* La prévalence et l’intensité de l’exposition aux animaux domestiques dans la première année de la vie et au moment de l’étude étaient évaluée par questionnaire.
– RESULTATS.
* Bien que cette étude comportait un recrutement important nous n’avons pas trouvé d’association convaincante entre manifestations d’atopie et exposition aux animaux domestiques en général.
* L’exposition aux chats de la première année de la vie à l’entrée à l’école, cependant, était associée à une réduction de la prévalence de l’asthme allergique, si le chat était autorisé à séjourner dans la chambre de l’enfant : pas de cas d’asthme allergique chez 296 enfants exposés ou de sifflements thoraciques sur terrain atopique dans les 12 derniers mois.
– CONCLUSIONS. Le fait que le chat soit autorisé dans la chambre de l’enfant dès la première année de vie peut constituer un indicateur d’exposition intense au chat et semble prévenir le développement de l’asthme infantile.
Si certes cette étude recrutent un grand nombre d’enfants, 8216, il ne s’agit que d’une étude sur questionnaire.
De plus, ne retenir comme sifflements atopiques que ceux des enfants ayant une dermatite atopique ou un rhume des foins, c’est passer à côté d’un nombre important de sujets atopiques.
En général, dans une étude, pour être pertinente, la mise en évidence d’un terrain atopique nécessite la positivité d’au moins un tests cutanés (aéroallergènes) et/ou d’un CAP RAST au moins.
D’après cette étude, globalement, si on prend tous les animaux domestiques à fourrure, il n’y a pas de lien avec l’asthme infantile.
Par contre, à en croire les auteurs, la présence au domicile d’un chat dès les premiers mois de la vie particulièrement s’il vit aussi dans la chambre de l’enfant, aurait un effet protecteur vis-à-vis de l’asthme infantile.
Étant donné tous les biais déjà cités, il semble qu’il faille prendre ces conclusions avec beaucoup de précautions.
Autre argument, déjà émis ailleurs pour le même genre d’étude, les foyers sans chat ne sont-ils pas occupés par des parents atopiques qui n’ont pas tendance à introduire de chat chez eux de façon raisonnée ou intuitive ?
Et à contrario, ceux qui ont des chats n’ont pas de terrain atopique ou asthmatique. De fait, dans cette population, on ne trouvera que rarement des asthmes ou wheezing allergiques.
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