Sensibilisation aux pollens de Fagales dans les zones sans bouleau : étude respiratoire de cohorte utilisant des extraits de pollens de Fagales et les allergènes recombinants de bouleau (rBet v 1, rBet v 2 et rBet v 4). : Mari A, Wallner M, Ferreira F.
Allergy Unit, National Health Service, Rome, Italy Department of Genetics and General Biology, University of Salzburg, Salzburg, Austria.
dans Clin Exp Allergy. 2003 Oct ;33(10):1419-28
– CONTEXTE.
* L’allergie au bouleau est une des pollinoses bien connue dans les zones géographiques ayant de hauts niveaux de pollen de bouleau.
* Peu de chose est connu concernant la sensibilisation au bouleau dans les zones non exposées au pollen de bouleau et la réactivité au bouleau en relation avec l’ordre des Fagales.
– OBJECTIF. Le but était d’évaluer la réactivité aux Fagales dans une population non exposée au pollen de bouleau dans le cadre d’une approche épidémiologique, diagnostique et de laboratoire aux moyens d’extraits et de molécules allergéniques.
– METHODES.
* Une cohorte de 5335 patients présentant une allergie respiratoire a été expertisée au moyen de tests cutanés avec des extraits de pollen de bouleau, de noisetier et de chêne.
* Les patients provenaient des zones sans bouleau, mais exposés à des pollens d’autres espèces de fagales.
* Un sous-ensemble de patients provenait d’une zone d’intense culture de noisetier.
* Un échantillon d’une population allergique aux fagales a été testé avec d’autres extraits de pollens (aulne, charme, hêtre, châtaignier) et avec la pomme et la noisette.
* La recherche d’IgE a été pratiquée à l’aide d’extraits pour le bouleau, le noisetier, le chêne, la pomme et la noisette, et, à l’aide de Bet v 1, Bet v 2 et Bet v 4 et broméline.
* Des immunoblots IgE ont été mis en œuvre à l’aide d’extraits de bouleau et de noisetier.
* Les données épidémiologiques, cliniques et de laboratoire ont été analysées par stratification de la population.
– RESULTATS.
* Une cohorte de vingt-cinq pour cent des patients allergiques aux pollens avaient des tests cutanés positifs à au moins une des trois espèces de Fagales.
* La réactivité combinée à ces trois espèces était enregistrée chez 80% de cette cohorte.
* La réactivité isolée au noisetier était retrouvée chez 13,5% des patients allergiques aux Fagales.
* Soixante-six pour cent des ces sujets provenaient de zones géographiques de forte densité de noisetiers.
* La réactivité à la pomme et à la noisette était détectée par tests cutanés dans 40% des cas et par IgE spécifiques dans 60% des cas, mais seulement 19% de ces patients positifs rapportaient des symptômes en rapport avec la prise d’au moins un de ces deux aliments.
* Dans le groupe de co-réactivité aux pollens de bouleau, de noisetier et de chêne, la réactivité à Bet v 1 était enregistrée chez 84% d’entre eux, et, dans 28% des sujets ayant la même co-réactivité, mais associée à de multiples sensibilisations polliniques.
* Les IgE spécifiques de Bet v 2 (50%) et Bet v 4 (23%) étaient positifs dans le dernier de ces deux sous-ensembles.
* La prévalence de la réactivité à l’encontre de Bet v 1 se situait entre 21 et 48% dans le sous-groupe de patients venant de différentes zones géographiques.
* De plus, une réactivité des IgE spécifiques restreinte à la noisette était observée parmi les sujets provenant de la même région et ayant une réactivité isolée au pollen de noisetier.
– CONCLUSION.
* L’allergie aux Fagales peut être trouvée dans les zones géographiques sans bouleau du fait de l’exposition à d’autres espèces de Fagales.
* Les allergènes du bouleau peuvent pleinement être utilisés en tant qu’extrait allergénique, mais, être aussi les outils exclusifs pour un diagnostic fin et une approche épidémiologique de l’allergie aux pollens de Fagales.
* Les molécules allergéniques de la famille du noisetier augmenteront l’éventail de réactogènes disponibles pour une approche moléculaire du diagnostic de l’allergie et de son traitement.