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Une histoire d’allergiques à dormir debout.
jeudi 29 avril 2004, par
Plusieurs données récentes de la littérature suggèrent que les patients atteints de rhinite allergique ont, à l’instar des asthmatiques, une altération de la qualité de vie, une somnolence diurne inhabituelle et un mauvais sommeil nocturne. Les auteurs ont vérifié cette hypothèse dans une étude prospective contrôlée.
Modifications de la somnolence diurne, de la qualité de vie et des caractéristiques objectives du sommeil dans la rhinite allergique saisonnière : essai clinique contrôlé. : Boris A. Stuck, MD* Julia Czajkowski Anna-Eva Hagner Ludger Klimek, MD
Thomas Verse, MD
Karl Hörmann, MD Joachim T. Maurer, MD
From the Department of Otorhinolaryngology, Head and Neck Surgery, University Hospital Mannheim Germany
dans JACI April 2004 • Volume 113 • Number 4
– Contexte. On a toujours dit que la rhinite allergique entraînait une somnolence diurne et une détérioration du sommeil nocturne, mais des études systématiques ont rarement été conduites dans ce domaine.
– Objectif. Étudier les effets de la rhinite allergique saisonnière (RAS) sur les caractères objectifs et subjectifs du sommeil, la qualité de vie et la somnolence diurne chez des sujets par ailleurs en bonne santé, en comparaison avec des volontaires non allergiques (VNA).
– Méthode.
- 25 patients avec une RAS et 25 VNA ont été inclus dans cet essai clinique contrôlé et prospectif.
- La somnolence diurne et la qualité de vie ont été évaluées avec des questionnaires (échelle de somnolence d’Epworth, questionnaire SF-36) ; deux polysomnographies nocturnes consécutives ont été réalisées avant et pendant la saison des pollens en 2002.
– Résultats.
- Des différences statistiquement significatives entre les groupes ont été mises en évidence pour ce qui est des modifications de la somnolence diurne et des paramètres sélectionnés de qualité de vie.
- La somnolence et l’altération de la qualité de vie étaient reliées à la sévérité de la maladie.
- Des différences significatives ont été également trouvées dans les paramètres des études de sommeil, bien que les modifications soient seulement minimes, et les valeurs dans les limites de la normale.
– Conclusion.
- La RAS entraîne une augmentation de la somnolence diurne, aussi bien qu’une altération de la qualité de vie, en relation avec la sévérité de la maladie.
- Les mesures objectives ont montré une influence statistiquement significative de la RAS sur les paramètres du sommeil, mais les modifications n’avaient pas d’impact clinique.
- La somnolence diurne semble être reliée à la pathologie elle-même plutôt qu’à une altération du sommeil nocturne.
Cette étude confirme, sur un faible nombre de sujets, que les patients avec une RAS somnolent trop dans la journée et ont une qualité de vie diminuée par rapport à des sujets sains non allergiques.
Ce qui est intéressant dans cette étude est qu’elle était couplée à une évaluation polysomnographique systématique, à la fois à froid avant la saison pollinique, et à chaud pendant la saison des pollens ; or cette étude montre que s’il existe quelques différences entre les groupes, elles ne sont pas cliniquement significatives, c’est-à-dire que la somnolence diurne ne peut pas être expliquée par un sommeil nocturne de mauvaise qualité, mais semble en rapport direct avec la rhinite en tant que telle.
Quel est le lien qui pourrait unir ces deux entités au plan physiopathologique ? Est-ce l’allergie ? Y a-t-il d’autres pathologies ORL non allergiques associées au même phénomène (en dehors des anomalies classiques associées au syndrôme d’apnées) ?
Voilà du travail pour les spécialistes du sommeil et de la qualité de vie.
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Vos commentaires
# Le 6 mai 2016 à 02:07, par Steflinsky
En réponse à : Une histoire d’allergiques à dormir debout.
Bonjour, je viens de tomber sur votre article et effectivement j ai bien se problème de somnolence surtout dans la journée et cela s atténué dans la soirée ou je me réveille comme un vampire et n arrive pas à entrer dans un état de sommeil que tard dans la nuit, jusqu’à en devenir une habitude cela me pourrit la vie, j ai aussi des brûlures d’oesophage pendant cet période zombifié.