Accueil du site > Allergènes > Aériens > Animaux > Chat va pas. J’ai la blouse...

Chat va pas. J’ai la blouse...
jeudi 1er juillet 2004, par
L’éviction, premier traitement de l’allergie : simple à énoncer, récemment discutée dans ses modalités selon les circonstances (cf le « paradoxe du chat » de Custovic lors du dernier symposium Pharmacia). Ces mesures sont souvent difficiles à mettre en œuvre et à évaluer. Ce travail en milieu scolaire sur les allergènes de chat apportera-t-il des réponses ?
Réduction des allergènes aéroportés de chat dans des classes qui utilisent des vêtements scolaires spéciaux ou qui mettent à l’écart les propriétaires d’animaux de compagnie. : Anne-Sophie Karlsson, MSc a *
Berith Andersson, SRN b Anne Renström, PhD a
Jan Svedmyr, MD b
Kjell Larsson, MD, PhD a
Magnus P. Borres, MD, PhD b,c
From aLung and Allergy Research, National Institute of Environmental Medicine, Karolinska Institutet, Stockholm ; the bPaediatric Clinic, Falu Hospital, Falun ; and cPharmacia Diagnostics, Uppsala, Sweden
dans JACI June 2004 • Volume 113 • Number 6
– Contexte :
- Les allergènes des animaux à fourrure sont principalement introduits dans les écoles par les vêtements des propriétaires d’animaux de compagnie.
- Les enfants asthmatiques allergiques au chat ont d’avantage de symptômes quand ils sont en classe en compagnie de plusieurs propriétaires de chats, d’ailleurs, quelques écoles ont débloqué des ressources spécifiques en vue de mesures d’éviction.
– Objectif :
- le but de cette étude était d’évaluer l’effet de vêtements scolaires ou l’effet des classes sans propriétaires d’animaux de compagnie, comparés à des classes contrôle par rapport au niveau d’allergène aéroporté, et d’investiguer les attitudes et les symptômes allergiques des enfants.
– Méthodes :
- des mesures allergéniques ont été réalisées prospectivement dans deux classes avec des vêtements scolaires, une classe d’enfants sans propriétaires d’animaux de compagnie, et trois classes « témoins » pendant une période de six semaines au cours de deux années consécutives.
- Des pompes portables et des boîtes de Pétri ont été utilisées pour collecter les allergènes, et un rouleau pour récolter des échantillons sur les vêtements des enfants.
- Les allergènes de chat (Feld 1) ont été analysés par méthode immuno-enzymatique et par immunocoloration.
- Les deux années, des questionnaires ont été remis aux enfants.
– Résultats :
- dans les classes d’intervention, nous avons trouvé un niveau d’allergène de chat de 4 à 6 fois plus bas que dans les classes contrôle.
- Les niveaux d’allergènes de chat étaient 3 fois plus élevés sur les habits des propriétaires de chat que sur ceux des enfants sans chat des classes contrôle.
- Comme mesure d’intervention, la mise à l’écart des propriétaires d’animaux de compagnie a parue moins bien acceptée que le port de vêtements scolaires.
– Conclusion :
- Pour la première fois, il a été montré que les niveaux d’allergènes de chat aéroportés peuvent être réduits par des mesures d’éviction à l’école, en utilisant des vêtements scolaires ou en mettant à l’écart les propriétaires d’animaux de compagnie, et que ces deux mesures sont également efficaces.
- Les effets cliniques de ces interventions restent à évaluer.
Dans cette étude qui a porté sur deux ans en milieu scolaire, les auteurs ont mis en évidence une efficacité (c’est à dire une réduction des niveaux d’allergènes d’animaux dans l’air ambiant) par rapport à des classes témoins.
En 2003, une « Cochrane review »(Cochrane Database Syst Rev.) concluait à l’absence d’arguments recevables pour ou contre l’utilisation de filtration de l’air ambiant en matière d’allergie aux phanères animales, et constatait l’absence d’étude concernant d’autres éventuelles mesures (lavages des animaux ou leur mise à l’écart).
En réponse à ce « manque », sont étudiés ici le port de vêtements spéciaux (une blouse ?) et la mise à l’écart des propriétaires de chat (sans grande précision sur ses modalités, ni sur les conséquences psychoaffectives de ce genre d’intervention).
Beaucoup d’imprécisions persistent quant aux conditions de mesures dont on ne sait combien de fois elles ont été effectuées pendant les deux périodes de six semaines ?
Or c’est une des caractéristiques de ces taux d’allergènes aéroportés que de varier non seulement d’un jour à l’autre, mais également au sein d’une même journée comme l’ont montré des auteurs Suédois, Munir et Einarsson, dans une étude publiée en 2003 (Indoor Air) où ils retrouvaient des variations de 1 à 10 sur des périodes de trois semaines.
Enfin ces résultats sont à relativiser en fonction des taux d’allergènes initiaux observés, surtout dans une perspective d’évaluation de l’efficacité clinique, mais ces données ne sont pas précisées.
Cette étude est l’une des rares qui mette en évidence une efficacité de mesures d’éviction, tout en précisant bien qu’il reste à en vérifier la pertinence clinique...
Recevez les actualités chaque mois