L’Anaice répond au Quotidien du médecin

vendredi 4 mars 2005 par ANAICE, Dr Isabelle Bossé, Philippe Auriol1491 visites

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L’Anaice répond au Quotidien du médecin

L’Anaice répond au Quotidien du médecin

vendredi 4 mars 2005, par ANAICE, Dr Isabelle Bossé, Philippe Auriol

Comme le Snaf, l’Anaice est choquée par le résultat de la nouvelle convention (qui instaure le formulaire de choix du médecin traitant) et de la nouvelle nomenclature. Celle-ci enfonce le clou : les allergologues n’existent pas pour le système de santé Français et leur pratique, essentiellement intellectuelle, ne mérite pas d’être revalorisée. Le quotidien du médecin, comme d’autres médias relaie des informations inexactes sur l’allergologie : l’anaice y répond.

Allergologues en détresse cherchent hommes politiques concernés désespérément......

Un article du Quotidien du médecin du 28 février 2005, mentionne les augmentations de tarifs par spécialité avec la nouvelle CCAM technique.
L’allergologie y apparaît très « gagnante » avec un + 15.9% en 2005 et à terme un + 48.3 %

Ces chiffres relèvent de la manipulation pure et simple.

En effet, certains actes techniques n’existaient pas dans la NGAP et étaient donc cotés de manière totalement inadaptée, il s’agit en particulier de nouvelles techniques qui n’existaient pas lorsque la NGAP a été instaurée :
Par exemple les désensibilisations accélérées aux venins d’hyménoptère étaient censées être valorisées K3 soit 5.76 euros et deviennent maintenant un acte qui passe à 31.96. il en est de même pour les Tests de provocation par voie orale ou injectable, les accoutumances médicamenteuses....

Plusieurs constats :

  • Ces actes lourds, présentant un dangerosité spécifique pour le patient, sont des actes peu fréquents, et uniquement réalisés en milieu hospitalier.
  • Ils ne sont même pas rémunérés correctement en rapport avec le temps passé, le risque de choc anaphylactique, le plateau technique, le personnel nécessaire à leur réalisation.
  • Dans le quotidien des allergologues que trouve-t-on ??
    • les tests cutanés qui sont la base de notre diagnostic n’augmentent pas d’un centime
    • les tests épicutanés qui nécessitent un matériel onéreux , augmentent de 20 %, certes mais jusqu’alors ils ne couvraient même pas les frais engagés pour le matériel
    • les tests épicutanés avec tests dits « orientés », c’est à dire parfois 20 ou 50 produits apportés par le patient, qui nécessitent un temps très long de préparation , augmentent de 32 % , mais 25.28 euros pour parfois 30 minutes de préparation, de qui se moque-t’on ?
    • les tests avec les aliments natifs augmentent également de 12 %, quelle aubaine quand on sait le temps nécessaire à la préparation et à la pratique de ces tests

On pourrait multiplier ainsi les exemples, mais le plus inadmissible est la récession de l’acte de désensibilisation, pour lequel les allergologues avaient obtenu de la CNAM une cotation en C , eu égard au respect par le praticien d’une vraie consultation : interrogatoire, examen clinique, injection d’une substance allergénique et surveillance, éventuellement thérapeutique , redevient un acte « technique » à 7.93 euros.

C’est une offense faite à des praticiens qui ont une reconnaissance dans de nombreux pays, mais pas en France, qui sont formés très sérieusement ( la Capacité d’allergologie est un diplôme très difficile), qui ont une FMC de très grande qualité et n’ont pas attendu une obligation quelconque pour se former, qui donnent leur temps et leur compétence depuis toujours pour une rémunération ridicule, et qu’on prend maintenant pour des imbéciles.

Non seulement les allergologues exclusifs ne gagneront rien de plus par cette modification mais, qui plus est, la réforme du parcours de soin mets les allergologues au ban des médecins car n’ayant ni les avantages des généralistes ni ceux des spécialistes : seulement leurs inconvénients !

Docteur isabelle BOSSE
Présidente de l’anaice


NDR : tous les allergologues de France sont déçus de l’attitude totalement injuste et humiliante de nos dirigeants politiques. Tout le monde s’accorde pour dire que les maladies allergiques sont un problème en pleine expansion et qu’il faut mieux prendre en charge cette maladie pour en gérer correctement le coût social. C’est exactement le contraire que réalise cette réforme : marginaliser l’allergologie c’est induire une explosion des coûts de prise en charge de l’allergie et de ses conséquences sociales. Encore une occasion de ratée.

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