Attention à la petite souris qui gambade à la maison !

mardi 19 avril 2005 par Dr Alain Thillay10198 visites

Accueil du site > Allergènes > Aériens > Animaux > Attention à la petite souris qui gambade à la maison !

Attention à la petite souris qui gambade à la maison !

Attention à la petite souris qui gambade à la maison !

mardi 19 avril 2005, par Dr Alain Thillay

L’enquête de l’allergologue cherche à déterminer la présence de tel ou tel allergène, acariens, chat, chien, rongeurs... Dans cette étude, les auteurs ont eu pour objectif de mettre en évidence les facteurs prédictifs de la présence d’allergène de souris au domicile d’enfants ayant au moins un des parents asthmatiques ou allergiques.

Facteurs prédictifs de l’exposition intérieure à l’allergène de la souris dans les habitats urbains ou suburbains à Boston. : W. Phipatanakul1,2,3, D. R. Gold2,3, M. Muilenberg4, D. L. Sredl2,3, S. T. Weiss2,3, J. C. Celedón2,3

1Department of Pediatrics, Division of Allergy and Immunology, Children’s Hospital, Boston ; 2Channing Laboratory, Department of Medicine, Brigham and Women’s Hospital, Boston ; 3Harvard Medical School, Boston ; 4Department of Environmental Health, Harvard School of Public Health, Boston, MA, USA

dans Allergy 60 (5), 697-701

 Contexte :

  • L’exposition à l’allergène de la souris est fréquente chez les enfants asthmatiques vivant en zone urbaine.
  • Peu de chose est connu pour ce qui concerne l’exposition à l’allergène de la souris chez l’enfant à risque de développement d’une pathologie allergique.

 Objectifs :

  • Evaluer l’exposition intérieure précoce à l’allergène de la souris chez des enfants dont les parents ont des antécédents d’asthme ou d’allergie.

 Méthodes :

  • Etude prospective de cohorte de naissance comptant 498 enfants dont un des parents au moins a des antécédents d’asthme ou d’allergie et vivant à Boston.

 Résultats :

  • Parmi les 498 enfants participants, 357 (71,7%) résidaient en dehors de la ville de Boston et 439 (90,7%) vivaient dans un foyer dont les revenus étaient supérieurs à 30 000 dollars.
  • L’allergène de la souris a été détecté dans 42% des habitats.
  • A l’aide d’une analyse multivariable ajustée en fonction du sexe, des revenus et des endotoxines ; la race noire (OR= 3,0 ; IC= 95% ; 1,3-6,6 ; P=0,009), des signes en faveur de la présence de souris au domicile à l’âge de 2-3 mois (OR=3,0 ; IC=95% ; 1,6-5,6 ; P=0,0006) et un taux d’allergène de blattes dans la cuisine supérieur ou égal à 0,05 jusqu’à 2 U/g (OR=1,8 ; IC=95% ; 1,1-3,2 ; P=0,02) étaient associés à de l’allergène détectable de souris dans la cuisine.
  • Dans ce modèle, le fait de vivre dans une maison indépendante était inversement associé à des taux détectables d’allergène de souris dans la cuisine (OR=0,4 ; IC=95% ; 0,2-0,6 ; P=0,0001).

 Conclusion :

  • Les nourrissons ayant des antécédents de parents asthmatiques ou allergiques sont communément exposés à l’allergène de souris à leur domicile.
  • Parmi les nourrissons à haut risque d’atopie, les facteurs prédictifs de hauts taux d’allergène de souris incluaient la race noire, l’exposition à la souris et des taux modérés d’allergène de blattes.

Le but de cette étude était de mettre en évidence les facteurs prédictifs de la présence d’allergène de souris au domicile d’enfants à risque ultérieur allergique (un des parents au moins ayant des antécédents d’asthme ou de manifestation d’allergie). En effet, des études antérieures ont montré, en milieu urbain, un lien entre asthme de l’enfant et présence à domicile d’allergène de souris.

L’allergène de souris est retrouvé dans 42% des habitats.

Les facteurs prédictifs retrouvés sont la race noire, des signes en faveur de la présence de souris dans l’habitat alors que l’enfant est âgé de 2 ou 3 mois et la présence d’allergène de blattes dans la cuisine.

Il s’agit ici d’une étude américaine pratiquée à Boston, tous les facteurs prédictifs correspondent à un mauvais état d’hygiène dans la vie de tous les jours. Il ne semble pas être question de la souris hébergée volontairement en tant qu’animal de compagnie.

Autre notion importante, vivre dans une maison individuelle, donc sans autre habitat contigu, semble protéger de la présence d’allergène de souris, peut-être du fait d’un meilleur niveau de vie, d’un meilleur niveau d’éducation ou simplement du fait de l’absence de contiguïté avec d’autres habitats.

Ainsi, globalement, la présence de l’allergène de souris serait un marqueur d’une mauvaise hygiène de l’habitat ce qui expose bien sûr à la présence d’autres allergènes comme les moisissures, les acariens, les phanères d’animaux domestiques.

Abonnez-vous!

Recevez les actualités chaque mois