Où l’on boit du petit-lait en faisant tout un fromage de la caséine...

samedi 7 mai 2005 par Dr Hervé Couteaux2883 visites

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Où l’on boit du petit-lait en faisant tout un fromage de la caséine...

Où l’on boit du petit-lait en faisant tout un fromage de la caséine...

samedi 7 mai 2005, par Dr Hervé Couteaux

Le lait est un des allergènes le plus souvent en cause dans les allergies du jeune enfant. Ce problème se règle certes spontanément en quelques années dans la totalité des cas. Ce n’est pas une raison pour ne pas tenter d’aller un peu plus vite que mère nature ! C’est ce qui a été mis en pratique dans cette étude espagnole.

L’allergénicité du lait de vache est déterminée par l’équilibre entre les caséines et les protéines du petit-lait. : Lara-Villoslada F, Olivares M, Xaus J.

Department of Immunology and Animal Sciences, Puleva Biotech SA, Granada, Spain.

dans J Dairy Sci. 2005 May ;88(5):1654-60

 Contexte :

  • L’allergie au lait de vache est tout à fait commune dans les premières années de vie.
  • La composition du lait en protéines joue un rôle important dans cette pathologie, et particulièrement le ratio caséine/protéines du petit-lait.
  • Il est connu que des laits issus de différentes espèces ont des capacités de sensibilisations différentes bien que leurs sources de protéines soient tout à fait similaires.

 Objectifs :

  • L’objectif de cette étude a été de comparer l’allergénicité d’un lait de vache natif avec un lait dont le ratio caséine/protéines du petit-lait a été modifié dans un modèle murin d’atopie.

 Méthodes :

  • 24 souris Balb/c ont été sensibilisées par voie orale soit au lait de vache natif, soit au lait de vache modifié, avec un ratio caséines/protéines du petit lait de 40/60.

 Résultats :

  • Pendant la période de sensibilisation, le nombre de souris souffrant de diarrhée a été significativement plus élevé dans le groupe sensibilisé au lait de vache natif que dans le groupe sensibilisé au lait de vache modifié.
  • Une fois les souris tuées, les niveaux d’histamine plasmatique ont été mesurés à des taux plus élevés dans le groupe des souris sensibilisées au lait de vache natif.
  • De plus, toujours dans ce groupe, les protéines du lait de vache natif ont induit une sensibilisation lymphocytaire plus élevée, avec une augmentation significative du ratio de prolifération spécifique de ces cellules.

 Conclusion :

  • Ces résultats suggèrent que l’équilibre entre les caséines et les protéines du petit-lait joue un rôle important dans les capacités du lait de vache à induire une sensibilisation et que l’on peut donc réduire son allergénicité en modifiant cet équilibre.

24 souris ont été sensibilisées par voie orale, les unes au lait de vache natif et les autres à un lait de vache dont on a artificiellement changé le rapport caséine/protéine du petit-lait.

Le groupe sensibilisé au lait natif a présenté quelques différences par rapport au groupe sensibilisé au lait modifié :

  • Plus de diarrhées dans la phase de sensibilisation.
  • Un taux d’histamine plasmatique plus élevé.
  • Une plus grande sensibilisation lymphocytaire.

Les auteurs concluent qu’en modifiant la balance caséine/protéine du petit-lait, on a réduit l’allergénicité du lait.

Les conséquences pratiques peuvent être importantes en raison du retentissement de certaines formes d’allergies aux protéines du lait de vache sur la croissance et des problèmes récemment rencontrés par certains laits de substitution.

Le problème fréquent de la réintroduction du lait de vache pourrait trouver ici un autre « débouché », selon les modalités d’application de cette découverte si, bien entendu, elle était confirmée et mise en pratique...

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