Coup de froid sur la rhinite !

jeudi 31 août 2006 par Dr Alain Thillay11639 visites

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Coup de froid sur la  rhinite !

Coup de froid sur la rhinite !

jeudi 31 août 2006, par Dr Alain Thillay

Chez certains sujets, l’exposition à l’air froid et sec entraîne rhinite et réaction obstructive des bronches. Des études antérieures ayant suggéré que ces sujets présentent un défaut de l’homéostasie hydrique des muqueuses respiratoires, les auteurs ont cherché à mettre en relation la sensibilité à l’air froid et sec et la perte en cellules épithéliales des voies respiratoires.

Une perte épithéliale est associée aux réactions nasales à l’air froid et sec. : Alvaro A. Cruz, MDab, Robert M. Naclerio, MDac, David Proud, PhDad, Alkis Togias, MDae

a From the Johns Hopkins Asthma and Allergy Center, Johns Hopkins University, Baltimore
b Department of Medicine, Pulmonary and Immunology Divisions, Federal University of Bahia School of Medicine
c Section of Otolaryngology, Head and Neck Surgery, Department of Surgery, University of Chicago
d Department of Physiology and Biophysics, University of Calgary
e Division of Allergy and Clinical Immunology and Division of Pulmonary and Critical Care Medicine, Johns Hopkins University School of Medicine, Baltimore

dans JACI Volume 117, Issue 6, Pages 1351-1358 (June 2006)

 Contexte :

  • L’air froid et sec (AFS) peut être la cause de symptômes de rhinite et d’une réponse obstructive des voies aériennes.
  • La physiopathologie de ces réactions n’est pas comprise.
  • Une hypothèse suggère que la muqueuse respiratoire des individus sensibles à l’AFS ne peut pas compenser la perte d’eau qui se produit au contact du stimulus, menant à des dommages épithéliaux.

 Objectif :

  • Déterminer l’existence d’une association entre les réactions nasales à l’AFS et le nombre de cellules épithéliales récupérées au niveau des fluides nasaux.

 Méthodes :

  • Dix sujets sensibles à l’AFS ont subi des tests de provocation nasale à l’AFS et à l’air chaud et humide ; 10 sujets peu sensibles à l’AFS ont subi le test à l’AFS ; et 10 sujets atteints de rhinite allergique ont subi des tests de provocation nasale spécifiques d’allergène et au diluant.
  • La cytologie du lavage nasal a été pratiquée à l’état basal et après le test de provocation.
  • Les symptômes ont été enregistrés, et, ont été mesurés sur les lavages de nez l’histamine, l’activité méthyle N-alpha-tosyl-L-arginine d’ester-estérase de N-α-tosyl-L-arginine, la tryptase, et l’albumine.

 Résultats :

  • Une augmentation de 6 fois du nombre des cellules épithéliales dans le lavage nasal a été trouvée dans le groupe sensible à l’AFS après test à l’AFS (p <0.01), mais pas après le test à l’air chaud et humide.
  • Il n’a été observé aucun changement dans le groupe peu sensible à l’AFS, ou après test de provocation allergénique ou au diluant dans le groupe rhinite allergique.

 Conclusion :

  • La perte de cellules épithéliales accompagne les réponses cliniques à l’AFS au niveau du nez humain.
  • Ceci soutient l’hypothèse que les muqueuses des voies aériennes des individus sensibles à l’AFS ne peuvent pas compenser la perte hydrique qui se produit dans des conditions extrêmes et menant à des dommages épithéliaux.

 Implications cliniques :

  • Un défaut de l’homéostasie hydrique de la muqueuse est à prendre en compte chez les individus qui souffrent de symptômes nasaux excessifs lors de l’exposition à un environnement froid, sec et venteux.

Pour les auteurs de ce travail, la rhinite et les réactions obstructives bronchiques provoquées par l’air froid et sec représentent une entité physiopathologique à part dont le substratum serait un trouble de l’homéostasie hydrique des muqueuses respiratoires se traduisant par une perte de cellules épithéliales.

Les auteurs ont déterminé trois groupes de patients, sensibles à l’AFS, peu sensibles à l’AFS et rhinitiques allergiques.

Chez les sujets sensibles à l’AFS, un test de provocation à l’AFS provoque une multiplication par 6 du nombre de cellules épithéliales dans le lavage nasal par rapport à l’état basal ; l’air chaud et humide n’entraîne pas de modification de ce compte.

Dans le groupe des sujets peu sensibles à l’AFS, ce même test de provocation ne permet pas d’observer de modification du compte des cellules épithéliales.

Enfin, chez les rhinitiques allergiques, le test de provocation nasal pratiqué au diluant ou au diluant avec l’allergène spécifique, n’enregistre pas non plus d’augmentation des cellules épithéliales.

Le lecteur intéressé aura intérêt à se procurer le texte intégral de cette étude pour savoir ce qu’ont donné les mesures des marqueurs inflammatoires.

Ce travail suggère fortement qu’il existe bien une entité physiopathologique de rhinite et de réactivité bronchique spécifique de l’AFS qui correspondrait bien à un défaut de l’homéostasie hydrique des muqueuses respiratoires.

Il restera à déterminer le mécanisme intime présidant à ce défaut afin de trouver un traitement spécifique.

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Vos commentaires

  • Le 30 avril 2016 à 15:18, par aziz bek En réponse à : Coup de froid sur la rhinite !

    bonjour.
    jai des problemes de rhinite et des voies respiratoires aeriennes.lors du froid en temp sec ou humide.

  • Le 25 janvier 2017 à 08:29, par Jean-Marie En réponse à : Coup de froid sur la rhinite !

    Bonjour Docteur
    Enfin une explication concernant les symptômes dont je souffre depuis des années avec un pic cet hiver !
    Je ne vais pas entrer dans les détails mais tout concorde.
    Avez-vous repéré un traitement approprié ?
    Le seul conseil de mon pneumologue (en dehors du traitement au long cours pour l’asthme, la vaccination anti-grippe et pneumocoque) est l’écharpe, le masque ou le passe-montagne...
    Merci

  • Le 23 novembre 2017 à 09:43, par Andrea En réponse à : Coup de froid sur la rhinite !

    Lorsque je suis exposé au froid j’ai le nez qui sèche et devient constament bouché