Un grain d’originalité ? Le maïs !

vendredi 1er janvier 2010 par Dr Hervé Couteaux1092 visites

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Un grain d’originalité ? Le maïs !

Un grain d’originalité ? Le maïs !

vendredi 1er janvier 2010, par Dr Hervé Couteaux

Les céréales ont une place privilégiée dans l’alimentation humaine. Issues de la vaste famille des Poacées, leur diversité se retrouve dans leur contenu allergénique. Les céréales sont loin d’être homogènes et les singularités du blé et du maïs (entre autres…) ne sauraient être ignorées. Aujourd’hui c’est du maïs dont on parle !

Allergie alimentaire au maïs : protéines de transfert de lipides, endochitinases, et précurseurs d’alpha-Zéine sont des allergènes du maïs dont la pertinence a été établie par tests de provocation contrôlé en double insu contre placebo. : Pastorello EA, Farioli L, Pravettoni V, Scibilia J, Conti A, Fortunato D, Borgonovo L, Bonomi S, Primavesi L, Ballmer-Weber B.

Unit of Allergology and Immunology-Niguarda Ca’ Granda Hospital, Piazza Ospedale Maggiore 3, 20162 Milan,

dans Anal Bioanal Chem. 2009 Sep ;395(1):93-102. Epub 2009 Aug 11.

 Contexte :

  • On a montré que des patients italiens avec anaphylaxie au maïs avaient des IgE se liant à deux allergènes majeurs du maïs : un inhibiteur de l’alpha-amylase et une LTP de 9kDa.
  • Une étude complète sur les allergènes alimentaires de maïs chez les patients avec des tests de provocation contrôlés en double insu contre placebo (DBPCFC) fait défaut.

 Objectif :

  • L’objectif était d’utiliser les trois fractions protéiques du maïs pour identifier et caractériser les protéines IgE-réactives les plus pertinentes reconnues par les sérums de patients italiens et suisses présentant soit un DBPCFC au maïs positif soit des antécédents d’anaphylaxie induite par le maïs.

 Méthodes :

  • Des fractions protéiques Osborne de maïs ont été extraites pour obtenir une Zéine totale et des fractions de protéines totales, hydrosolubles.
  • La capacité de liaison des protéines aux IgE a été étudiée par SDS-PAGE immunoblot en utilisant les sérums de patients positifs au DBPCFC les et de patients avec des ATCD d’anaphylaxie induite par le maïs.
  • La LTP de maïs purifiée a été utilisée pour inhiber l’IgE-immunoblot des trois fractions protéiques.

 Résultats :

  • L’IgE-immunoblot a démontré que la LTP de 9kDa a été reconnue par tous les patients italiens et par aucun des patients suisses.
  • Les autres allergènes étaient :
    • un inhibiteur d’alpha-amylase de 14kDa,
    • des endochitinases A et B de 30 kDa,
    • un précurseur de bêta zéine de 19 kDa,
    • un précurseur d’alpha zéine de 26 kDa ;
    • un allergène nouvellement décrit, précurseur de globuline-2, identifiée dans la fraction protéique totale.
  • Il est à noter que la LTP et l’endochitinase de maïs ont été cross-réactifs avec la LTP et l’endochitinase de raisin.

 Conclusion :

  • La LTP s’est révélée être le seul allergène majeur chez les patients italiens avec soit un DBPCFC positif, soit une histoire d’anaphylaxie induite par le maïs.
  • Nous avons identifié d’autres allergènes du maïs chez les sujets ayant une allergie alimentaire au maïs, comme une endochitinase croisant avec l’endochitinase du raisin, cependant, la signification clinique de ces protéines doit être étudiée dans de grands groupes de patients ayant une allergie à ces produits alimentaires.

Cette étude italienne confirme l’importance de la LTP du maïs… pour les italiens.

Si d’autres allergènes ont été identifiés, leur place reste à préciser par des études sur des groupes importants de patients.

Zea m 14, la LTP du maïs, est connue depuis une dizaine d’années, grâce notamment à une autre étude Italienne (Pastorello et al, parue en 2000 dans le JACI).

Si l’allergie au maïs a souvent été considérée comme étant surtout due aux LTP, il faut aussi noter que beaucoup d’études sur le sujet sont italiennes ou espagnoles, ceci pouvant expliquer cela.

Effectivement d’autres études avec d’autres populations soumises à d’autres expositions ne retrouvaient pas ces résultats.

Si de nombreuses molécules ont été évoquées, voir caractérisées, la compréhension de la réactivité des patients reste encore très parcellaire et les zones d’ombre nombreuses comme, par exemple le rôle des pollinoses dans cette allergie alimentaire.

Moins étudié que le blé, l’allergie au maïs reste, au final, mal connue et, probablement, sous estimée.

A l’heure actuelle, nous sommes loin de disposer des tests recombinants nécessaires pour pouvoir apprécier les allergènes en cause…

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