Allergie à la noisette, ça vaut bien les cacahuètes !

mercredi 6 avril 2011 par Dr Alain Thillay2505 visites

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Allergie à la noisette, ça vaut bien les cacahuètes !

Allergie à la noisette, ça vaut bien les cacahuètes !

mercredi 6 avril 2011, par Dr Alain Thillay

Allergie à la noisette et à la cacahuète : identification des cellules T de réactivité croisée allergénique. : Ian N. Glaspolea, b, Maria P. de Leona, b, Sara R. Pricketta, b, Robyn E. O’Hehira, b, Jennifer M. Rollandb

dans Int Arch Allergy Immunol 2011 ;155:345-354 (DOI : 10.1159/000321268)

 Contexte :

  • L’allergie à l’arachide et aux fruits à coque réalise des conditions de mise en jeu du pronostic vital pour nombre de sujets à travers le monde.
  • Actuellement, il n’existe pas de traitement.
  • Bien que la co-allergie à l’arachide et aux fruits à coques soit d’observation clinique courante, bien que l’IgE réactivité croisée entre l’arachide et les fruits à coque ait été documentée, la réactivité croisée de la cellule T est mal définie.

 Méthodes :

  • Des lignées de cellules T spécifiques de la noisette ont été constituées en utilisant des cellules mononucléées de sang périphérique de 5 sujets présentant une co-allergie à la noisette et à l’arachide.
  • Ces lignées ont été stimulées avec des extraits de noisette, d’arachide et avec les allergènes majeurs purifiés d’arachide, Ara h 1 et Ara h 2.
  • La prolifération a été déterminée par l’incorporation de thymidine tritiée et par le profil sécrétoire cytokinique, d’une part, des cellules TH1 (IFN-γ), et, d’autre part, des cellules TH2 (IL-5), analysées par ELISA.

 Résultats :

  • Les lignées de cellules T spécifiques de la noisette des 5 sujets prolifèrent lors de la stimulation à la fois par des extraits de noisette et d’arachide et pour 4 sujets, à Ara h 1 et/ou Ara h 2.
  • Les cellules en prolifération sont principalement des cellules T CD4+ qui produisent à la fois de l’IL-5 et de l’IFN-γ en réponse à la stimulation par la noisette et l’arachide.
  • La mitogénicité des extraits et des allergènes a été exclus du fait du manque de stimulation des cellules T spécifiques des acariens domestiques.

 Conclusion :

  • Le fait que la co-allergie à la noisette et à la cacahuète soit associée à une réponse de réaction croisée des lymphocytes T, s’expliquant en partie par une réactivité croisée avec les allergènes majeurs de l’arachide, Ara h 1 et Ara h 2, représente des points importants pour le développement futur de l’immunothérapie allergénique en ciblant la réactivité croisée des cellules T.

L’allergie conjointe à l’arachide et aux fruits à coque est un fait avéré que la connaissance des familles moléculaires et le diagnostic résolu par les composants allergéniques ont permis de mieux cerner.

Mais, qu’en est-il de cette co-allergie au niveau des lymphocytes CD4+ ? C’est tout l’objet de ce travail qui nous vient tout droit de Melbourne, Australie.

Les cellules mononucléées du sang périphérique de 5 sujets présentant une co-allergie à l’arachide et à la noisette sont prélevées et cultivées.

Les auteurs isolent les cellules T spécifiques de la noisette.

Ces cinq lignées cellulaires ainsi sélectionnées réagissent toutes en présence d’extrait d’arachide et de noisette, quatre le feront aussi pour Ara h 1 et/ou Ara h 2.

Les cellules impliquées sont des CD4+ avec présence à la fois d’IFN-γ (TH1) et d’IL-5 (TH2).

Ainsi peut-on dire que cette réaction allergique croisée arachide/noisette est portée par un même clone cellulaire.

Bien sûr, les CD4+ regroupent un nombre important de cellules qui ont des rôles différents, il s’agit des TH1, des TH2, de TH17 pour les cellules effectrices et pour les lymphocytes T régulateurs, des TH3 et TR1 pour les adaptatifs, CD4+ CD25+ Fox p 3 pour les naturels.

Ainsi, aurions-nous pu croire à une réponse dominante de type TH2 (IL-4, IL-5 et IL-13) mais l’orientation vers l’IgE réactivité fait très probablement intervenir des mécanismes beaucoup plus subtiles que la méthodologie de cette étude n’est pas capable de montrer.

Comme les auteurs, nous sommes convaincus que la connaissance des mécanismes cellulaires qui président à la réactivité croisée apportera beaucoup dans l’objectif de créer de nouvelles voies de recherche dans l’immunothérapie spécifique.

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