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Béta lacto-globuline : Chauffer le lait, ça change quoi ?
samedi 2 novembre 2002, par
Les auteurs ont recherché dans cette étude expérimentale sur des rats la différence qu’induisait en terme de sensibilisation et d’immunogénicité, la dénaturation par chauffage de la betalactoglobuline, principale protéine responsable de l’allergie au lait de vache.
Effet de la dénaturation par la chaleur sur les betalactoglobulines induisant une sensibilisation gastrointestinale chez le rat : les betalactoglobulines dénaturées induisent une réponse immune locale plus intense que les betalactoglobulines natives. : Rytkonen J, Karttunen TJ, Karttunen R, Valkonen KH, Jenmalm MC, Alatossava T, Bjorksten B, Kokkonen J. Biotechnology Laboratory, Sotkamo, Department of Pathology, University of Oulu, Finland, Department of Paediatrics, University Hospital, Oulu, Finland, Department of Medical Microbiology, University of Oulu, Finland, Division of Paediatrics, Department of Health and Environment, University of Linkoping, Linkoping, Sweden, and Centre for Allergy Research, Karolinska Institutet, Stockholm, Sweden. dans Pediatr Allergy Immunol 2002 Aug ;13(4):269-277
– Les betalactoglobulines (betaLG) sont un des premiers antigènes étrangers rencontrés par le nouveau-né, et c’est l’allergène principal induisant une allergie au lait de vache.
La dénaturation par la chaleur modifie la structure de la protéine, mais la signification des modifications induites par la chaleur diffère pour l’immunogénicité ou l’allergénicité .
– Pour clarifier la façon dont la chaleur affecte l’allergénicité et l’immunogénicité , les auteurs ont immunisé des bébés rats par des injections intra péritonéales de betaLG native ou dénaturée par la chaleur au 43ième et 62ième jour après la naissance.
Les animaux étaient alors nourris par du lait natif et dénaturé deux fois par semaine entre le 73 et 101 ième jour par une sonde, après quoi ils pouvaient manger du fromage et du lait « at libidum », jusqu’à leur mort à J131.
– Les Ig E totales et les Ig G1 et Ig G2a spécifiques à la betalactoglobuline ont été dosés dans le sérum.
– Une production spontanée d’interleukine 4 (IL-4) et d’interféron gamma ( IFN-gamma) a été retrouvée dans des pièces de duodénum, et des échantillons de muqueuse gastrointestinale ont été étudiés à la recherche de cellules de l’inflammation .
– Les rats immunisés avec la betaLG native avaient des taux d’Ig E totales plus élevés que les rats contrôles immunisés et les rats immunisés avec la betaLG dénaturée, alors que la betaLG dénaturée induisait une infiltration significativement plus importante de la muqueuse gastroduodénale en cellules inflammatoires monocluées et en éosinophiles.
– Les réponses anticorps de type Ig G spécifiques de la betaLG , l’interféron gamma et l’IL-4 étaient identiques dans les deux groupes de rats immunisés.
Par conséquent la dénaturation modifie les propriétés allergéniques et immunogéniques de la betaLG.
La betaLG dénaturée par la chaleur induit une réaction plus intense dans la muqueuse gastrointestinale, tandis qu’il est évident que la betaLG native induit une sensibilisation allergique systémique.
La beta LG entraîne donc à l’état natif une plus forte sensibilisation générale et serait donc plutôt à l’origine de signes extradigestifs dans l’allergie au lait de vache.
La betaLG dénaturée induit, elle, des lésions inflammatoires locales et la production de cellules et de médiateurs de l’inflammation, on peut donc supposer qu’elle serait à l’origine de signes digestifs.
Mais tout cela chez des rongeurs de laboratoire, le modèle peut-il s’appliquer à l’être humain ?
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